L'Opel Insignia sacrée voiture de l'année

1 ère Opel Insignia, voiture de l'année 2009 (321 points).
Trente-sept appelées, une seule élue, c'est la loi d'un prix qui couronne cette année une berline routière ambitieuse, une singularité face aux nombreuses candidates compactes.


Le tiercé dans l'ordre, c'est le verdict du Figaro, membre du jury qui a sacré hier, avec 58 jurés de 23 pays européens, l'Opel Insignia « voiture de l'année 2009 ». Recueillant 321 points, celle-ci devance, avec le plus petit écart jamais enregistré depuis la création du prix en 1964, l'excellente Ford Fiesta (320 points). Il y a deux ans, un écart de deux points seulement avait départagé l'Opel Corsa, qui s'était finalement inclinée devant le… Ford S-Max. Déjà les mêmes protagonistes. L'an dernier, le classement avait plus nettement salué le concept néorétro de la Fiat 500 qui avait supplanté la Mazda 2. Or ce modèle prête aujourd'hui son châssis… à la nouvelle Fiesta. Citée à vingt reprises - en tête devant la Ford, (citée dix-neuf fois -, l'Opel Insignia coiffe au poteau une Fiesta annoncée pourtant comme grande favorite.
Mais, cette fois, l'espèce de complexe qui anime nombre des membres du jury, qui répugnent à couronner une voiture trop grande et trop chère, a été balayé par les éléments figurant au catalogue technique de l'Insignia. Nos lecteurs en savent déjà tout , et notamment l'impressionnant attirail technologique d'une voiture vendue sous trois carrosseries (quatre ou cinq portes et break), avec deux ou quatre roues motrices, un large éventail de moteurs modernes à 4 et 6 cylindres et des raffinements qui touchent à la suspension pilotée ou à la lecture automatique de panneaux routiers. L'« Opel Eye » est aussi en mesure de détecter les écarts de trajectoire d'un conducteur qui s'assoupit.
Un millésime moyen



Face à ce déploiement de moyens, plus faciles à intégrer sur une voiture de ce niveau de gamme, la Ford Fiesta a parfaitement résisté mais manquait d'innovations technologiques déterminantes. Son meilleur atout, le châssis, très abouti et dynamique en diable, n'était pourtant pas une surprise : il puise son inspiration dans celui de la Mazda 2. Au troisième rang, mais nettement distancée, figure la Volkswagen Golf (223 points), décevante par son classicisme affiché mais se distinguant par des ensembles mécaniques de tout premier ordre qui laissent loin derrière l'ensemble de la concurrence.
Il manquait certainement ce genre d'atouts à la Renault Mégane. Elle s'inscrit en septième et dernière position des nommées (121 points). Avant elle s'intercalent, dans l'ordre, une autre française, la Citroën C5, qui bute (198 points) au pied du podium, l'Alfa Romeo MiTo (148 points) et la Skoda Superb (144 points).
La simple énumération de ces modèles démontre que la sélection finale ne comportait aucune voiture révolutionnaire, ce qui fait de 2009 un millésime moyen. On s'étonnera ainsi de ne pas voir figurer une Toyota IQ, mais la nipponne n'a pas su se plier à temps à une règle déterminante pour être éligible : être commercialisée dans cinq pays au moins au moment des sélections.
D'autres n'ont pas été retenues parmi les finalistes, comme la nouvelle BMW Série 7, pourtant bardée de technologies, au prétexte que son positionnement la réserve à une clientèle restreinte. C'est sans doute vrai dans l'absolu, mais il faut reconnaître un mérite aux hauts de gamme, celui d'expérimenter le progrès technique et d'en abaisser les coûts de production pour qu'ils soient vulgarisés ensuite à l'ensemble des modèles.
En cette période très agitée pour l'industrie automobile, le sacre d'une Opel, division européenne du groupe GM, est une significative bouffée d'espoir. Il ne faudrait pas qu'ensuite GM galvaude ce prix en faisant d'une prochaine Saab une version suédoise de l'Insignia.
Un funeste badge marketing qui a contribué à creuser les pertes enregistrées aux États-Unis et serait assassin pour la marque suédoise, alors vidée de son contenu.