- Les deux Colombiennes Clara Rojas et Consuelo Gonzalez
, libérées jeudi après plusieurs années passées aux mains de la
guérilla des Farc dans la jungle, sont arrivées à Caracas où elles ont
retrouvé leurs proches. Evénement .
Les
deux femmes ont été libérées au cours d'une opération héliportée dans
la jungle colombienne, organisée par la Colombie et le Venezuela en
collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Très
émues, semblant en bonne forme, elles sont arrivées en avion sur
l'aéroport de Caracas, où elles ont été accueillies par leurs familles
et par de hauts responsables vénézuéliens.
"C'est
comme revenir à la vie. Par moments, je pense que c'est un rêve", a
lancé Consuelo Gonzalez, une ex-parlementaire de 57 ans, enlevée par la
guérilla marxiste le 10 septembre 2001, en retrouvant ses filles en
pleurs, Patricia et Maria Fernanda Perdomo, qui l'attendaient avec des
fleurs. Elle a aussi pris dans ses bras sa petite-fille de deux ans,
qu'elle ne connaissait pas. Les proches de Consuelo Gonzalez portaient
des affiches avec les mots: "Maintenant liberté pour tous".
Clara
Rojas, une avocate de 44 ans, a elle retrouvé sa mère, Clara Gonzalez,
âgée de 76 ans, et l'a serrée dans ses bras. Clara Rojas est la
principale collaboratrice de l'ex-candidate à la présidence colombienne
Ingrid Betancourt, avec qui elle avait été capturée le 23 février 2002.
L'avocate a affirmé jeudi, peu après sa libération, être sans
nouvelles depuis trois ans d'Ingrid Betancourt. "Je ne sais plus rien
sur Ingrid depuis trois ans", a-t-elle déclaré à la radio colombienne
Caracol, expliquant que les guérilleros avaient séparé les deux femmes
"pour des raisons de sécurité".
Elle a ajouté que
les guérilleros avaient remis des preuves de vie de huit otages qu'ils
détiennent au ministre vénézuélien de l'Intérieur, Ramon Rodriguez
Chacin. Clara Rojas a également parlé de la naissance de son fils
Emmanuel, le 16 avril 2004 par césarienne, ce qui l'a immobilisée
pendant 40 jours, alors que les combats visant les Farc étaient
intenses. "Cela a été très dur, mais je suis en vie pour lui et
j'espère que lui aussi. Il a montré être un enfant très courageux",
a-t-elle dit.
Dans une interview à une radio
colombienne, Mme Gonzalez a dénoncé les conditions de détention des
prisonniers masculins de la guérilla marxiste des Farc, assurant qu'ils
sont enchaînés jour et nuit.
Pour sa part, le président colombien Alvaro Uribe a reconnu
"l'efficacité" de son homologue vénézuélien Hugo Chavez dans
l'obtention de la libération de deux otages de la guérilla des Farc,
qu'il a appelé à une négociation de paix.
La
libération des deux femmes avait été annoncée quelques heures plus tôt
à Caracas par M. Chavez. Ce dernier avait annoncé mercredi une nouvelle
tentative de libérer les deux femmes, après l'échec d'une première
opération fin décembre.
Elles "ont retrouvé la
pleine liberté. Je leur ai souhaité la bienvenue à la vie", a déclaré
devant la presse le président Chavez. Il a indiqué que son ministre de
l'Intérieur, qui participait à l'opération dans la jungle colombienne,
lui avait téléphoné quelques minutes avant midi (16H30 GMT) pour lui
annoncer la nouvelle. "Semblant très ému, notre ministre de l'Intérieur
m'a dit: 'En ce moment, nous sommes en train de recevoir Clara et
Consuelo des mains d'un commando des Farc'", a raconté M. Chavez.
"J'ai salué le chef du groupe des Farc, j'ai salué Clara et
Consuelo, très émues", a dit le président vénézuélien. Fin décembre,
les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) avaient promis de
libérer les deux femmes et Emmanuel, fils de Clara Rojas et d'un
guérillero et de les remettre à M. Chavez. Mais l'opération avait
échoué notamment parce que la guérilla ne détenait plus Emmanuel, qui
avait été confié en secret dès 2005 à une famille d'accueil sous un
faux nom.
Jeudi, une nouvelle opération a été
menée dans la jungle à partir de l'aéroport colombien de San José de
Guaviare, à 300 kilomètres au sud-est de Bogota, où deux hélicoptères
vénézuéliens se sont posés avant de redécoller pour aller chercher les
otages.
La famille d'Ingrid Betancourt s'est
réjouie des deux libérations. "Je suis très émue. C'est un formidable
élan pour faire que tous les autres otages, dont maman, reviennent à la
maison. Cela montre que quand il y a de la volonté, on peut avancer", a
déclaré par téléphone depuis New York Mélanie Delloye, la fille
d'Ingrid Betancourt.
Les Farc se disent prêtes à
libérer, en plus de Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, 43 de leurs
otages, dont Ingrid Betancourt et trois Américains, contre la
libération de 500 de leurs militants emprisonnés.
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