En Algérie, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière met le paquet dans le nouveau calendrier de vaccination, effectif à partir du 11 octobre prochain.
Une somme totale de près de 700 millions de dinars est ainsi dégagée rien que pour le nouveau vaccin HIB (Haemophilus Influenzae B) contre les méningites et les pneumonies, ajoutée aux 250 millions de dinars consacrés annuellement aux vaccins contenus dans l’ancien calendrier (contre la tubercule, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la rougeole, la polio et l’hépatite virale B).
Des objectifs et des moyens
Ce qui fait un total de près de 950 000 DA chaque année. Le ministère ne lésine donc pas sur les moyens pour réussir sa nouvelle campagne de vaccination. C’est à la fois nécessaire pour préserver la santé des enfants et réduire au maximum les dépenses de l’Etat dans le diagnostic et le traitement des maladies.
Des maladies qui risquent de ressurgir à n’importe quel moment en cas de non-vaccination des enfants. Les deux épidémies de rougeole dans les années 1995-1996 (21 000 cas) et 2002-2003 (6 000) témoignent de la gravité des conséquences de la non-vaccination des nouveau-nés. Sans compter l’épidémie de la diphtérie dans les deux wilayas d’Adrar et de Mila, entre 2006 et 2007, quatre cas chacune.
«La vaccination est une nécessité» ne cesse de rappeler le Dr Leila Benbenour, responsable du programme élargi de vaccination au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Elle assure que les structures de santé de tout le pays sont suffisamment équipées et encadrées pour la bonne mise en œuvre du calendrier national de vaccination. Aussi, soutient-elle, les parents disposent-ils de toutes les informations nécessaires concernant tous les types de vaccin. Donc, estime-t-elle, il n’y a pas de raison de rater un vaccin ou un autre, mais, si un vaccin ou une dose du vaccin est raté, il y a possibilité de rattraper le retard à condition que les parents se rendent au plus vite aux lieux de vaccination. Par ailleurs, une campagne spécifique de vaccination est organisée annuellement aux frontières pour cibler les nomades chez qui ce problème surgit chaque année.
Respecter le calendrier
Notre interlocutrice met en garde contre la négligence et le laisser-aller des parents. «Certaines maladies sont invalidantes. Elles laissent des séquelles», prévient-elle. Le calendrier national de vaccination est mis en œuvre depuis l’année 1969, en application du décret 69-88 du 17 juin 1969 rendant obligatoire la vaccination contre la tuberculose, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Ce même calendrier a connu des modifications et des réajustements, avec l’obligation faite aux praticiens de la santé et aux parents de vacciner les enfants contre la rougeole (décision de 1985). S’en est suivie la vaccination anti-poliomyélite orale à la naissance depuis 1997, contre l’hépatite virale B en 2000 et, enfin, contre les méningites et les pneumonies à partir du 11 octobre prochain. Et, comme nous venons de le voir, ce calendrier n’est pas définitif. Il pourrait faire objet de nouveaux changements en fonction des vaccins introduits. Car, il y a toujours nécessité d’introduire de nouveaux vaccins pour réduire la morbidité et la mortalité infantiles.
Précisons, par ailleurs, que certains vaccins, contenus dans le calendrier national de vaccination, ne concernent pas seulement les nouveau-nés et les enfants en bas âge, ils touchent aussi les adultes à partir de 18 ans(le DT tous les 10 ans à partir de 18 ans).
Par La Tribune