Personne ne s’attendait à une aussi rocambolesque affaire de déni identitaire en plein cœur de la Kabylie, pour ne pas dire dans le fief traditionnel de la revendication identitaire, la ville de Tizi Ouzou. Les agents de l’état civil de la ville des Genêts n’en sont pas à leur première incartade.
En effet, après le refus de porter le petit Masstyass sur le registre de l’état civil, il y a de cela quelques mois, voilà les mêmes agents qui refusent d’inscrire un nouveau-né sous le prénom de Massiles, qui n’est autre que le nom de la tribu du célèbre roi amazigh, Massnsen, transcrit Massinissa.
A rappeler que le roi Massinissa était le fils du roi Gaïa. Il naquit vers 238 av. JC dans la tribu des Massiles. Il mourut en 148. Le roi Massinissa, unique dirigeant amazigh a unifié toute la Numidie sous son règne, enregistre des siècles après sa mort, les assauts, d’un autres genre, ceux visant à effacer le nom de la tribu qui l’a porté à la tête de la Berbérie. A signaler aussi que cette affaire dure depuis plus de cinq mois.
Cet énième déni enregistré dans la même mairie, celle de la ville de Tizi Ouzou, en dit long sur les aspirations des responsables de cette Administration, lesquels bafouent les lois de la République et attentent aux libertés des Berbères algériens de jouir de leur identité séculaire. Un comportement qu’ils ont hérité des années du parti unique. Sans se soucier des retombées de ces scabreuses affaires d’atteintes à la personnalité de la région, la mairie de Tizi Ouzou, prise en otage par les troupes du FLN depuis les dernières élections, sévit contre l’idéal amazigh qu’a fait sien la Kabylie depuis plus d’un demi-siècle.
Ces provocations qui ne manqueront pas de mettre le feu aux poudres, viennent au moment où la Kabylie est visée de toutes parts.
Entre une pression islamiste criminelle et une provocation émanant de l’Administration locale, la Kabylie est sujette à une manipulation grossière, et ce à quelques mois d’une importante élection.
Ce refus d'accepter les prénoms autres que ceux portés sur la nomenclature des noms proposés par l’Administration est en soi un chantage aux desseins funestes. Alors que l’on rencontre quotidiennement des prénoms, non seulement étrangers, mais à connotation moyen-orientale, comme Oussama Ben Laden, ayant ici une vocation des plus subversives… l’Administration de Tizi Ouzou revisite tristement les agissements antiamazighs portés à bras-le-corps par les adeptes de l’arabo-baâthisme durant de longues années.
Le combat de la Kabylie pour la reconnaissance de son identité, plusieurs fois millénaires, vient de subir un sérieux coup de la part des agents d’administration.
Selon la famille du petit Massiles, non encore inscrit, le prénom a été porté sur le livret de famille mais les préposés aux guichets de l’état civil refusent de l’inscrire sur leur registre.
Ce comportement scandaleux, dont les auteurs ne mesurent pas la gravité, risque d’enfoncer davantage la région dans la spirale de violence. Les velléités ségrégationnistes de l’Administration à l’encontre du fait berbère depuis le refus de la tenue du Congrès mondial amazigh en Kabylie, les attaques contre la minorité chrétienne, prétexte à la diabolisation de la région, et tant d’autres agressions contre la personnalité de la Kabylie risquent de prendre d’autres allures si les autorités concernées ferment les yeux devant cette mesquine cabale.