Les nouveaux appareils photos soignent leur image

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Le Salon de la photo ouvre ses portes demain. C'est l'occasion de découvrir des modèles adaptés aux usages d'aujourd'hui.


Alors que le Salon de la photo se tient du 13 au 17 novembre à Paris Expo, les chasseurs d'images s'interrogent sur l'opportunité de changer d'appareil. Une étude GFK le confirme, la croissance du marché des appareils photo numériques est deux fois moins forte cette année qu'entre 2006 et 2007 : 4 % contre 8 % l'an dernier. Signe que les consommateurs ne se précipitent plus sur les nouveaux modèles. Il faut dire que plus de 60 % des foyers français sont déjà équipés, et que la plupart des achats sont destinés à remplacer ou à compléter un autre appareil photo.
Le dernier baromètre API-Ipsos précise que, dans la plupart des cas, l'occasion privilégiée par les Français de réaliser des prises de vue reste les vacances et les enfants. À quoi bon, dès lors, opter pour un boîtier plus sophistiqué et plus cher ? La même étude souligne que les jeunes et leurs parents n'ont pas du tout la même approche de la photo : alors qu'il s'agissait d'une activité occasionnelle pour les générations précédentes, elle appartient au quotidien des étudiants et lycéens, en partie grâce au téléphone portable qui prend les images sur le vif avant de les mettre en ligne. Là encore, ce sont autant de clients en moins pour les compacts et les reflex.
Détection de sourires et de mouvement



Pourtant, les fabricants n'abdiquent pas. Surtout ceux de compacts, 88 % du marché. Leurs capteurs sont de plus en plus précis, certains atteignant 12 mégapixels. Ils servent aussi bien à photographier qu'à filmer, y compris pour certains, en haute résolution. Et surtout, leurs technologies ne cessent de s'améliorer. De plus en plus d'appareils sont équipés d'un stabilisateur d'image qui atténue les effets de flou ou de bougé, même en cas de faible luminosité. Le Samsung NV24HD (299 €) bénéficie d'un double système de stabilisation, optique et numérique. Sur les modèles les plus récents, la mise au point s'effectue automatiquement sur les visages. Mieux : certains appareils ne déclenchent la prise de vue que si le sujet sourit, et d'autres attendent patiemment qu'il soit immobile.
Pour simplifier la vie du photographe amateur, les fabricants ont imaginé les modes scènes, c'est-à-dire des préréglages qui conviennent dans des situations particulières : portrait, contre-jour, forte luminosité à la plage ou sur les pistes de ski, éclairage aux bougies, etc. Mais encore faut-il activer le mode adéquat au moment de prendre la photo… D'où la nouveauté cette année : l'appareil détecte automatiquement les conditions de prise de vue et choisit tout seul le mode scène qui convient, avec ses réglages, la mise au point et l'exposition idéale.
S'ils gagnent en performances, les compacts ne négligent pas pour autant leur esthétique. La tendance des appareils bijoux se perpétue. Olympus commercialise notamment le µ 1 040 Crystal (229 €) , un appareil avec cristaux Swarovski pour le personnaliser. Et alors que Casio poursuit sa quête de l'infiniment mince avec l'Exilim Card EX-S10 (199 €) , Sony réplique avec un modèle de 15 mm d'épaisseur équipé d'un stabilisateur optique, le Cyber Shot T77 (250 €) , décliné en cinq couleurs.
Les prix baissent aussi. Le tarif moyen des compacts a chuté de 13 % et s'établit à 170 €. On trouve même des modèles à moins de 100 €, comme les derniers-nés de Polaroid, les T-831 et T-1032. Rouge, noir et titanium, ils disposent d'un capteur de 8 et 10 millions de pixels, d'un écran LCD de 7,6 cm et d'un zoom optique 3×.
Le marché des « bridges » (des appareils à mi-chemin entre le compact et le reflex) accuse le coup, enregistrant une baisse de 5 % des ventes cette année. Seule une poignée de constructeurs continuent de croire à ce format. Comme Casio, qui vient de lancer le High Speed Exilim EX-FH20, capable de prendre 40 images par seconde en mode photo et 1 000 en mode vidéo. L'arrivée d'un nouveau standard, le format Micro 4/3, inventé par Olympus et Panasonic, pourrait changer la donne. Cette innovation permet en effet de fabriquer des petits appareils à objectifs interchangeables qui prendraient place entre la catégorie des compacts et celle des reflex. Le premier du genre, le Panasonic Lumix G1 (699 €), a l'aspect d'un reflex, mais dans un boîtier de taille réduite et avec des coloris pour séduire le public féminin, d'autant que son mode tout automatique le rend aussi simple à utiliser qu'un bon vieil Instamatic.
Vidéo sur reflex



En revanche, les reflex ont le vent en poupe. Ce sont les appareils photo qui connaissent la meilleure croissance avec 18 % de progression des ventes en 2008. Les prix ont baissé, mais restent dans une moyenne de 750 €… sans les objectifs. Pentax occupe une place à part dans cette catégorie avec des modèles bon marché réputés pour leur boîtier robuste et compact. Le dernier-né, le K-m (499 € avec optique 18-55 mm), vise ceux qui avaient un compact. Facile à utiliser, ultraléger et peu encombrant, il est doté d'un capteur de 10,2 mégapixels et fonctionne en mode automatique et débrayable. De son côté, Olympus vient de lancer le E-30 (1 299 € seul), qui propose des filtres « artistiques » pour transformer l'image dès la prise de vue et offrir des fonctions réservées jusqu'alors aux logiciels de traitement d'image.
Enfin, les géants Canon et Nikon misent sur la vidéo pour élargir l'usage de leurs reflex. L'intérêt ? Profiter d'une précision supérieure à celle des Caméscopes et pouvoir utiliser toutes les optiques, du Fish-Eye au téléobjectif. Nikon a été le premier à lancer un reflex avec fonction d'enregistrement vidéo, le D90 (950 €). Équipé d'un capteur de 12,3 millions de pixels, il peut enregistrer des clips en 1 280 × 720 pixels. Quelques jours plus tard, Canon annonçait le EOS 5D MARK II (2 899 € sans objectif), un reflex capable de filmer des vidéos en Full HD (1 080 lignes) à 30 images par seconde, et doté de capacités impressionnantes : capteur plein format de 21,1 mégapixels, sensibilité étendue à 25 600 ISO pour photographier dans la pénombre, mode rafale jusqu'à 3,9 images par seconde, boîtier étanche, etc. Cette montée en puissance inspire les concurrents comme Sony, dont le nouveau reflex Alpha A900 (2 800 €) surenchérit avec un capteur plein format de 24,6 millions de pixels et un mode rafale à 5 images par seconde en pleine résolution. Bref, des arguments qui pourraient finalement inciter les passionnés à renouveler leur matériel.