Vingt pays et l'Union européenne
ont appelé vendredi les acteurs du transport aérien et maritime à
prendre des mesures d'ici la fin de l'année pour limiter leurs
émissions de CO2
"Les transports sont nécessaires à notre
société (et) participent au développement économique et social mais ils
sont dans le même temps responsables d'émissions considérables de
dioxyde de carbone (CO2), avec des conséquences pour le climat", ont
estimé les participants dans une déclaration commune, rendue publique à
l'issue d'une réunion de deux jours à Tokyo.Pays industrialisés du G8, Union européenne (UE),
Inde,
Corée du Sud, pays d'
Asiedu Sud-Est et Australie, les ministres des Transports ou représentants
des principaux pays pollueurs de la planète, à l'exception notable de
la
Chine, se sont retrouvés pour une conférence ministérielle sur l'environnement et l'énergie dans les transports, une première."Des
actions urgentes sont nécessaires" pour réduire les émissions de CO2
des transports, ont déclaré les ministres. Automobiles, avions et
bateaux sont à l'origine de 23% des émissions mondiales de CO2,
principal responsable du réchauffement de la planète, selon l'Agence
internationale de l'énergie.Seuls les transports terrestres
avaient toutefois été mentionnés dans le Protocole de Kyoto sur la
réduction des émissions de gaz à effet de serre, les transports aérien
et maritime étant exclus en raison de leur nature internationale.Les
ministres ont cette fois demandé à l'Organisation de l'aviation civile
internationale (OACI) et à l'Organisation maritime internationale (OMI)
de mettre au point un ensemble "de mécanismes pour réduire les
émissions, de préférence avant la fin 2009".Selon le secrétaire
d'Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, les pays présents
ont demandé à ces deux organisations, ainsi qu'à l'
ONUet à la Banque Mondiale, "de proposer des mesures dans les deux
secteurs, aérien et maritime, pour en discuter au moment de la
Convention climat en décembre 2009 à Copenhague", a-t-il dit à des
journalistes.La conférence internationale de Copenhague doit
adopter un traité pour l'action en faveur du climat après 2012, date
d'expiration des objectifs de réduction d'émissions du Protocole de
Kyoto. Interrogé lors d'une conférence de presse sur une éventuelle
"taxe carbone" pour l'aviation, le président du Conseil de l'OACI, le
Mexicain Roberto Kobeh Gonzalez, a répondu que son organisation
"n'envisageait pas de politique de +taxe environnement+ pour le moment".L'OACI
a décidé en 2007 de travailler à des mesures de limitation des
émissions de CO2 dans le transport aérien. Le commissaire européen aux
Transports, l'Italien Antonio Tajani, a estimé pour sa part que la
déclaration était "un signal très important de notre stratégie commune
pour un développement soutenable"."Il faut construire une croissance économique qui ne mette pas en danger la santé et l'environnement", a-t-il déclaré à l'AFP.La
rencontre de Tokyo figurait parmi les réunions prévues cette année pour
préparer Copenhague. Une deuxième conférence sur l'environnement et les
transports aura lieu en décembre à Rome, a annoncé le ministre italien.
Questionné sur les raisons de l'absence de la Chine, deuxième plus
grand pollueur de la planète, le ministre japonais des Transports
Kazuyoshi Kaneko, hôte des débats, a expliqué que Pékin "aurait
souhaité que les pays en voie de développement soient davantage pris en
compte".Il a jugé "regrettable" cette absence, mais ajouté qu'elle n'avait "pas empêché un débat fructueux".