L’Algérie ambitionne de convaincre les
constructeurs automobiles d’investir dans des usines de production de
voitures dans le pays.
jeudi 29 janvier 2009.
L’Etat Algérien veut aller vers « la production (de véhicules) et non
pas le montage et la sous-traitance ». C’est par cet argument que le
ministre de l’Industrie, Abdelhamid Temmar, a justifié sa décision de
geler tous les projets de montage de véhicules en Algérie. La
déclaration du ministre, rapportée par l’APS, ne précisait pas si la
mesure concernait les projets en cours ou ceux qui sont déjà entrés en
production, à l’image du groupe Fandi Motors qui a déjà mis sur le
marché des bus montés à Mohammedia à Alger. M. Temmar a expliqué, en
outre, vouloir « réorganiser » ce segment dans le cadre d’une
« stratégie globale concernant les véhicules industriels » et dont
l’étude du dossier, a-t-il souligné, a été « finalisée » au niveau de
son département. Le ministre avance d’autres arguments relatifs au coût
du véhicule, à la protection du consommateur et des intérêts du pays ou
encore la création d’emplois. Cependant, le revirement de la position
du gouvernement sur cette question a surpris plus d’un. Il y a à peine
un mois, le 3 décembre 2008, le département de M. Temmar avait parrainé
la signature d’un contrat entre le Groupe Mazouz Trade (GMT) et la
compagnie chinoise Shaanxi automobile LTD pour l’installation à Sétif
d’une unité de montage d’une capacité de production de 19 000
véhicules/an.
Le même jour et en présence des représentants du
ministère, un autre contrat du même genre a été signé entre le groupe
Fandi Motors et un autre groupe chinois, Changhe auto LTD, pour le
montage de véhicules touristiques. Une autre usine de montage de bus et
de camions, en partenariat entre Nagos et un autre groupe chinois, est
achevée à 80 % à Biskra. Hier, aucun élément n’a pu être recueilli par
le Jeune Indépendant auprès des parties concernées. Des cadres
algériens, joints par téléphone, ont préféré garder leur réserve en
l’absence de leurs responsables respectifs. Du côté du ministère de
l’Industrie, le chargé de communication, M. Abderrahmani, joint
également au téléphone, a indiqué n’avoir « aucun détail ni commentaire
à fournir sur cette question », nous renvoyant aux déclarations du
ministre. Mais les raisons encore inconnues de cette décision ouvrent
la voie à toutes les interrogations. Certains n’ont pas hésité à
évoquer un « travail de lobbying de la part des constructeurs
européens, notamment français qui redoutent un raz-de-marée des
constructeurs chinois qui les évinceraient du marché algérien,
jusque-là leur chasse gardée ». Ces propos ne seraient peut-être pas
dénués de tout fondement, sachant que M. Temmar a précisé dans la même
déclaration que « l’Algérie mène sur ce dossier des négociations avec
des opérateurs chinois, iraniens et le constructeur français Renault ».