C'est document d'un tribunal de Washington qui, en dix-huit pages, confirme ce que l'on savait, sans preuve concrète : l'utilisation, aux Etats-Unis, par le FBI (Federal Bureau of Investigation) de logiciels espions (ou espiogiciels, ou spywares) pour surveiller et retrouver la trace de personnes suspectées de vouloir commettre des actes graves.
Retour sur les faits. A la fin du mois de mai, Josh Glazebrook, quinze ans, ouvre anonymement une page sur le portail communautaire Myspace. Il y menace de faire sauter la Timberline High School, dans la banlieue de Seattle, avec six bombes. L'adolescent, pour ne pas se faire repérer, utilise l'identité et la connexion d'un autre étudiant. Il envoie des mails de menaces à la direction de l'école par le biais de cinq comptes Gmail.
Le jeune pirate ne se limite pas à ça, et lance une attaque informatique par déni de service sur le serveur de l'école, en générant 24 millions de connexions, en 24 heures, avec un logiciel trouvé sur Internet.
Confondu en quelques jours
Le FBi prend l'affaire au sérieux. Le 12 juin, les fédéraux recoivent le feu vert de la justice pour utiliser le logiciel d'espionnage Cipav (Computer and Internet Protocol Address Verifier). Cet espiogiciel n'a pas été installé sur l'ordinateur du pirate, mais sur une machine de l'école. Il est chargé de surveiller chaque connexion et chaque mail. Le but : tracer l'adresse IP mais aussi l'adresse MAC du suspect. La première peut être considérée comme une sorte de numéro de téléphone pour identifier une connexion à Internet. L'adresse MAC, elle, est un identifiant numérique unique alloué à chaque matériel, un modem par exemple.
Le document du tribunal de Washington ne donne pas plus d'information sur Cipav et son fonctionnement. Mais on sait qu'il a permis au FBI, de stopper en quelques jours seulement les agissements de Josh Glazebrook. Ce dernier vient d'écoper de 90 jours de maison de redressement.
Ce n'est pas la première fois que le FBI indique utiliser ce type d'outil, mais c'est la première fois qu'une preuve concrète est mise à la disposition du public. En 2001, le Bureau fédéral expliquait travailler avec des espiogiciels comme Scarfo ou encore Magic Lantern. A la même époque, le site américain .......... évoquait l'usage d'un autre logiciel, Dirt (Data Interception by Remote Transmission). Un outil capable de contrôler, secrètement, les agissements d'internautes sur le réseau des réseaux. L'affaire Cipav vient prouver cette utilisation de maniére légale et surtout avec un cas concret qui s'est conclu devant les juges.
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