[Aps 27/3/09] ALGER -

"Allô! pour qui allez-vous voter ?" C'est par cette question que des personnes anonymes s'évertuent, en cette première semaine de campagne, à "sonder" les intentions de vote des Algériens. Sans gêne des voix féminines se réclamant de "Taa el vote" (service chargé du vote) "mitraillent" ainsi au téléphone des citoyens crédules de questions autour du scrutin. Des citoyens, des personnes âgées pour la plupart, ont affirmé à l'APS avoir reçu ces derniers jours des appels téléphoniques qui émaneraient de "sondeurs d'opinion". "Allez-vous voter ?", "Pour qui allez-vous le faire ?" ou encore "Quel est votre avis sur les programmes des candidats en lice ?" sont les principales questions imaginées par ces "professionnels" d'un genre nouveau.
Contacté, un expert en communication politique, Mohamed Redha Mezoui, n'a pas hésité à affirmer que ce genre de sondage n'avait "aucune valeur indicative ou statistique du fait que ni les auteurs ni les visées de l'opération ne sont connus". Pour cet expert, cette pratique s'apparente à un "harcèlement déguisé". "Elle pourrait à la limite concerner des produits courants à commercialiser mais encore faut-il que cela se fasse selon des techniques de sondage universellement admis", a-t-il ajouté.

La loi concernant l'opération électorale est "claire" et stipule que "le vote est personnel et secret", a-t-elle précisé, concédant toutefois que des sanctions à l'encontre des auteurs de ces appels téléphoniques "ne sont pas envisageables du fait de l'inexistence d'un texte juridique y afférent".