Dulce
Nombre de messages : 7577 Age : 38 Localisation : Alger Emploi/loisirs/études : Actuellement superviseur en OFFSHOR et en MAGISTER II EN TRADUCTION ECOLE DOCTORALE D'ALGER Humeur/caractèr : Zen gentille Réputation : 30 Points : 1413006 Date d'inscription : 18/09/2007
| Sujet: Nouveau Découpage Du Territoire 2009 Jeu 16 Avr - 10:41 | |
| Annoncée déjà par le ministre de l’Intérieur, M.Zerhouni, la création de nouvelles circonscriptions administratives a été confirmée le 5 juillet par le Président Bouteflika. Le «nouveau» découpage administratif qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, va enfin entrer dans les faits des réalités par l’annonce qui en a été faite, le 5 Juillet, par le Président Bouteflika, en marge des cérémonies de la célébration du 46e anniversaire de l’Indépendance. En fait, l’annonce de ce découpage
Une administration au service du citoyen Pour dire combien ces affaires de découpage sont devenues avec le temps un enjeu autant politique et électoral que populaire. En 1991, le découpage qui a été réalisé, pour rester dans la norme d’un découpage tous les dix ans, n’a jamais été rendu public, et l’avènement du terrorisme islamique n’en est pas la seule cause, d’autant plus que les daïras accompagnant ces nouvelles wilayas sont, elles, opérationnelles depuis cette époque. Cette inconséquence est illustrée par le nombre astronomique de daïras (plus de 500 pour 48 wilayas) dont le nombre dans certaines wilayas - Sétif, Batna, Béjaïa, Tizi Ouzou, Médéa et Tlemcen - dépasse largement les 20 circonscriptions administratives pour chacune d’entre elles. Cette pléthore de daïras n’est pas en revanche compensée par un souci d’équilibre géographique et démographique, lorsque l’on observe que les découpages ne répondent à aucun critère précis et ne semblent prendre en compte ni la démographie, ni les besoins des populations, ni les capacités des entités administratives à gérer les territoires placés sous leur responsabilité. Les incohérences sont de fait légion dans les découpages de 1974 et de 1984 qui font que la taille des wilayas et des daïras n’est pas fonction de la densité ou de l’éparpillement de la population, mais obéit à des critères que nous seront curieux de connaître. Ainsi, nous avons des chefs-lieux de communes de moins de 100 habitants qui chapeautent des localités de plus de 5 000 habitants, quand des petites villes de 10.000 habitants ou plus, n’ont pas le statut de commune (voir les statistiques de l’ONS sur les derniers recensements). Par ailleurs, toujours dans cet ordre d’idées, il existe des daïras gigantesques (Constantine qui a une population de plus de 600.000 habitants ne dispose paradoxalement que d’une seule circonscription administrative -daïra-) Oran, la première commune d’Algérie, par sa population, - ne pas confondre ville et commune- est en revanche partagée en trois daïras, alors que la capitale comprend treize circonscriptions administratives ou «wilayas déléguées». Mais à l’instar de ces circonscriptions, il faut compter aussi celles de Annaba, Sétif, Batna -les trois villes dépassant chacune les 300.000 habitants. - A côté de ces grandes circonscriptions existent de minuscules daïras de moins de 10.000 habitants, et il ne s’agit nullement de villes ou villages du Sud, mais bien de localités du nord du pays. Il en résulte que des centaines de villages, hameaux ou douars du pays profond, qui n’ont pas le statut de communes, ne disposent pas du minimum des services qu’ils sont en droit d’attendre de l’Etat - la disponibilité d’une annexe communale, d’un poste de police ou de gendarmerie, des postes et télécommunications, des services des eaux, du gaz et de l’électricité, singulièrement. Il faut avoir sillonné cette Algérie rurale pour se rendre compte du dénuement de ces populations oubliées par ceux-là mêmes censés lutter contre les disparités et le déséquilibre régional en usant au mieux des possibilités de ces régions et des potentialités de l’Etat. Et le découpage reste l’un des principes d’équilibre et de développement régional, fort mal mis à contribution par l’administration ayant en charge d’apporter le bien-être aux populations rurales. De fait, sauf dans les démocraties modernes, le découpage territorial demeure encore un enjeu stratégique (politique, militaire, économique), souvent clanique, dont les gouvernants usent et abusent, alors qu’il aurait dû être un moyen périodique de rectifier les erreurs apparues afin de remédier aux déséquilibres et manques que le temps et l’expérience auront contribué à dévoiler. Il semble donc, que le nouveau découpage, annoncé par le Président Bouteflika, entre de plain-pied avec les recommandations et la mise en oeuvre du projet de réformes de l’Etat de la commission Missoum Sbih, qui va faire une restructuration administrative en prenant en compte les expériences de 74 et de 84 pour arriver à une meilleure prise en charge des besoins des citoyens. Dans son discours du 5 Juillet devant les cadres de l’Armée et de la Nation, le Président Bouteflika a affirmé: «Cette nouvelle organisation administrative tend à impulser le développement, à trouver de meilleures réponses aux problèmes du citoyen, à atténuer la tension dans certaines wilayas à forte concentration de populations et à consolider la présence de l’Etat dans les régions frontalières qui vivent des problèmes bien particuliers. Toutes ces mesures veilleront à assurer un découpage équilibré des communes au niveau des wilayas et à réduire les distances entre les communes pour une meilleure gestion de proximité, sans omettre les spécificités des régions frontalières, celles du Sud non frontalières, des Hauts-Plateaux et des wilayas du Nord.» En effet, gouverner c’est gérer et prévoir. C’est cela la bonne gouvernance. Aussi, il est aberrant de constater qu’en 2009 l’Algérie, avec 35 millions d’habitants, ne dispose que de 1541communes (selon les statistiques de l’ONS, il y a, selon les derniers recensements, près de 13.000 localités en Algérie). De fait, l’augmentation du nombre des communes et des wilayas est une nécessité économique et sociale qui, outre de réduire le chômage des nombreux diplômés, rapprochera effectivement l’administration de l’administré, principe qui s’est, jusqu’ici, réduit à un slogan. Or, du travail, beaucoup de travail, est encore à faire pour assurer l’équilibre territorial du pays. N. KRIM
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