Ce document exceptionnel mérite que l’on s’y arrête une fois de plus. Car il s’agit réellement de la photo de famille de notre Univers, réunissant l’ensemble des galaxies entourant notre Voie lactée. Et bien des énigmes pourraient se voir résolues grâce à lui...
« C'est comme si on prenait une image instantanée de la faune sauvage d'une plaine africaine. Nous pouvons dire de quelle oasis elles proviennent, et à quelle vitesse elles voyagent », résume Heath Jones, astronome à l’Observatoire anglo-australien (AAO) et coordinateur du relevé Six-Degree Field Galaxy Survey (6dFGS).
Le document, dont nous vous présentions une version en 3-D il y a quelques jours, a été obtenu au foyer du télescope de Schmidt de 120 cm de diamètre de Siding-Spring, en Nouvelle-Galles du Sud (Australie) et présente une surface double de l’image obtenue par le Sloan Digital Sky Survey (SDSS), la plus étendue jusqu’ici. Il recense environ 110.000 galaxies représentant 80% du ciel austral, jusqu’à une distance de 2 milliards d’années-lumière (soit un décalage vers le rouge, noté z, de 0,15).
Coupole du télescope de l'Observatoire anglo-australien utilisé par le programme 6dFGS. Source AAO
Analyse des mouvements de galaxies Notre propre galaxie, la Voie lactée, occupe le centre de l’image qui montre aussi des structures filamentaires, des superamas de galaxies et des détails inconnus à ce jour, ainsi que la présence de plus de 500 « vides », c’est-à-dire des régions du ciel totalement dépourvues de matière visible.
Toutes les structures visibles sont liées par les forces de gravitation, et l’étude de leurs positions, vitesse et direction fournit des indices sur les forces gravitationnelles mises en jeu. Incidemment, elle montre comment la matière, visible ou non, est distribuée dans l’Univers proche.
Les mouvements propres des galaxies sont imputables à deux causes essentielles : l’effet de gravitation, mais aussi le mouvement global d’expansion de l’Univers, dont on a pu établir aujourd’hui, grâce aux observations du télescope spatial Hubble, qu’il s’accélère. Les astronomes vont analyser les mouvements d’environ 10% des galaxies observées, en opérant la distinction entre ces deux causes, ce qui représente un échantillon cinq fois plus important que lors de toutes les études antérieures.
Sur ce document chacun des 110.000 points représente une galaxie.
Source : 6dFGS