À l'origine, l'
euthanasie (
gr: ευθανασία - ευ,
bonne, θανατος,
mort) désigne l'acte mettant fin à la vie d'une autre personne pour lui éviter l'agonie.
Dans une acception plus contemporaine et plus restreinte, celle retenue par le
Petit Larousse, l'euthanasie est décrite comme une pratique visant à provoquer le
décès d'un individu atteint d'une
maladie incurable qui lui inflige des
souffrances morales et/ou physiques intolérables, particulièrement par un
médecin ou sous son contrôle.
On emploie le mot
aide au suicide pour désigner le fait de fournir un environnement et des moyens nécessaires à une personne pour qu'elle se suicide quelles qu'en soient les motivations. Dans ce cas, c'est le « patient » lui-même qui déclenche sa mort et non une autre personne; ceci constituerait une preuve de sa volonté de mourir, qui distinguerait le suicide de l'euthanasie voire d'un homicide déguisé. Un autre usage abusif du mot est son application aux
soins palliatifs, qui ne visent jamais à hâter le décès ou éviter le prolongement de l'agonie des patients même si, pour soulager la douleur, il arrive aux soignants d'user de doses d'
analgésiques ou d'
antalgiques risquant de précipiter le moment du décès.
L'euthanasie est difficile à définir, l'accélération de la fin de vie pouvant englober des formes très différentes, de l'interruption du traitement médical à l'injonction de produits létaux (illégale en France), en passant par l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation ou l'administration de
sédatifs en dose importante. L'
espérance de vie ayant augmenté dans les
pays industrialisés de pair avec une modernisation scientifique et technologique de la
médecine, la part jouée par la décision médicale dans les
décès a augmenté corrélativement à cette hausse (de même que celle des techniques de
procréation médicalement assistée). Ainsi, selon cette définition plus large que ce qu'on entend habituellement par « euthanasie », dans la mesure où elle ne dérive pas nécessairement d'un acte volontaire d'accélération de fin de vie, la part de la décision médicale dans les décès concerne en
Europe 40 à 50% des décès .
Longtemps appliqué à des pratiques destinées aux seuls humains, le mot est désormais employé pour les autres espèces, et l'on parle alors d'
euthanasie animale, effectuée dans l'intérêt supposé d'un animal ou d'un groupe d'animaux, par opposition à l'
abattage, effectué dans l'intérêt des humains.
Le terme d'euthanasie a aussi été utilisé dans le cadre de certaines théories
eugéniques de la première moitié du
XXe siècle pour désigner le fait d'éliminer certaines populations jugées inaptes à la vie en société ou défavorables à la destinée du groupe social (malades mentaux, handicapés), notamment dans le programme nazi
Aktion T4. Ce dévoiement du terme (le programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes n'avaient rien demandé) a parasité les débats sur l'euthanasie pendant toute la seconde moitié du XX
e siècle.