Une unité de la marine nationale a saisi, à El Tarf, 65 bateaux de plaisance, sous couvert d’une action d’assainissement de la bande côtière. Les sorties en mer de ces bateaux semblent plutôt inquiéter les autorités qui les soupçonnent de participer au vol du corail et aux traversées des Harraga. Cependant, je reste convaincu que cette saisie obéit plutôt à la deuxième raison, pour priver les jeunes de moyens indispensables à toute velléité de traversée. Je me demande, par contre, comment réfléchissent les autorités pour combattre ce phénomène ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils vont avoir recours, dans un premier temps, à l’interdiction de la nage aux jeunes, avant de passer à l’interdiction de s’approcher des côtes ou de construire une muraille, ou encore électrifier l’eau. La bizarrerie de cette information ne s’arrête pas là, mais va au-delà. 05 bateaux, parmi ceux saisis, sont des dons du ministère en charge de la distribution des bus qui voulait, par cette action, diversifier les moyens pour exprimer sa générosité ; en changeant juste la nature des embarcations- de bus à bateau. Ce qu’il a fait semble être une aide pour les Harraga qui ne se priveront certainement pas d’une traversée avec les moyens de l’Etat. Qui dit que l’Etat n’aide pas les jeunes chômeurs ? L’arrogance qui caractérise l’action des autorités, dans la gestion du dossier des Harragas, a ouvert les voies à une extension rapide du phénomène qui dépasse, maintenant, la catégorie juvénile et atteint la catégorie qu’on pensait, à tord, qu’elle aspirait seulement aux lieux saints. Que dire de l’histoire de cet homme, de 87 ans, qui a souhaité avoir, des mains du Secrétaire d’Etat français à la défense et aux anciens combattants, M. Jean-Marie Bockel, un visa plutôt que la médaille qu’il lui avait décernée. Que faire de ce souhait de ce vieux qui semble, sans le lourd poids des années, disponible pour tenter l’aventure avec les Harragas. Que feront donc les autorités face à cette autre catégorie. La fetwa, pour reporter le pèlerinage à la Mecque afin de prévenir, dit-on, nos pèlerins de la grippe porcine, ne surprendra personne si, au détour d’une explication, elle serait motivée par le blocage de la Harga pour les vieux. Enfin, pour changer de chapitre, il faut aller à Ottawa, au Canada où la justice avait interdit à une institution sécuritaire sensible de pénétrer dans le domicile d’un algérien résident, sans qu’elle ne soit judiciairement autorisée. Cette information porte, en elle, une raison pour laquelle cet algérien ne sera jamais tenté de revenir dans son pays. Par contre, cette même information encouragera, ceux qui n’ont pas encore été d’heureux attributaires des bateaux de Djamel Ould Abbés, a quitté leur pays à la nage, cherchant la justice qu’ils ont perdu ici et l’égalité des chances qu’ils n’ont jamais vu. Quand l’Algérie fera-t-elle sa mue ?