La coordination de la wilaya de Bouira de la Société algérienne des paramédicaux a organisé, ce jeudi au niveau de l’hôtel Sofy, la première journée scientifique des paramédicaux avec la participation de 11 wilayas du centre de l'Algérie.
L’objectif de cette journée scientifique est, d’après Arezki Adjrad, porte-parole de la coordination, de sensibiliser le personnel paramédical et de lui permettre d’être au diapason des dernières techniques de manipulations et de connaissances.
En outre, la journée permettra l’échange des idées entre les différents paramédicaux venus de différentes wilayas de l'Algérie qui aborderont certainement les problèmes rencontrés dans l’exercice de cette profession ainsi que les risques encourus et essayeront de trouver ensemble des solutions. Ainsi, pendant cette journée, d’éminents spécialistes, des professeurs, des médecins et des psychologues venus de Bouira, d’Alger et de Tizi-Ouzou ont été invités à intervenir sur différents thèmes intéressant directement ce corps paramédical qui compte au niveau de la wilaya, avec ses cinq secteurs sanitaires implantés à Bouira, M’chédallah, Ain Bessem, Sour-El-Ghozlane et Lakhdaria, 1 606 personnes.
Parmi ces thèmes abordés, l’on citera «La prise en charge d’un diabétique» présenté par Dr Salah Mansour, «Les accidents d’exposition au sang» avec Dr Zaâtout, «Le lavage des mains» par Dr Belkaïd, «L’hygiène hospitalière» par Dr Tibiche, «Les déchets d’activité sanitaire à risque infectieux» par Dr Mokhtari, «Le stress et l’infirmier» par Dr Haboul, «La responsabilité de l’infirmier» par Dr Belhabib, médecin légiste et enfin, «L’infirmier et sa carrière professionnelle» par M. Toumi, paramédical et syndicaliste.
Pendant toute la journée, les 400 participants, dont près de 300 représentent la coordination de la wilaya de Bouira, ont eu droit, après chaque thème abordé, à des questions et un débat. Ainsi, parmi les thèmes qui ont le plus attiré l’attention, il y a celui des maladies professionnelles, dont l’hépatite B et la typhoïde. Il y a également le thème ayant trait aux déchets d’activité sanitaire à risque infectieux. Sur ce point, nous avons appris que pour que ce genre de contamination soit combattu, les hôpitaux doivent impérativement être équipés d’incinérateurs.
Au niveau de la wilaya de Bouira, quatre secteurs sanitaires, à savoir Bouira, M’chedallah, Sour-El- Ghozlane et Lakhdaria, possèdent leurs propres incinérateurs, alors que celui de Aïn Bessem n’en possède pas. Pour incinérer ses déchets à risque infectieux, des camions transportent les produits comme les seringues et autres pansements vers les incinérateurs de Sour-El- Ghozlane ou Lakhdaria.
En outre, parmi les problèmes rencontrés dans l’incinération des produits, d’après M. Adjrad, il y a ceux existant au niveau des salles de soin implantées dans les villages isolés. Par ailleurs, le thème ayant trait au stress et l’infirmier a été longuement débattu surtout quand on sait que la charge sur les paramédicaux est énorme.
Ainsi, selon le porte-parole de la coordination, au niveau national, il y a un déficit de quelque 50 000 paramédicaux pour couvrir convenablement nos hôpitaux en Algérie. Actuellement, ils sont 80 000 à exercer au niveau du secteur public alors que le besoin réel est de 130 000, soit un déficit de quelque 38%.
Au niveau de la wilaya de Bouira, il y a 1 606 paramédicaux alors que le besoin réel est de près de 3 000 paramédicaux. Un déficit considérable qui s’est largement exprimé en septembre 2008. Ainsi, selon M. Habel Slimane, membre du bureau national de la Société des paramédicaux, seuls 60 paramédicaux seront recrutés en septembre prochain. C’est dire que ce déficit sera toujours conséquent, surtout avec la réception prochaine de 30 salles de soin et 8 polycliniques, et la réception dans le cadre du programme des Hauts- Plateaux d’un hôpital de 90 lits à Bordj-Okhris et d’un hôpital psychiatrique à Sour-El-Ghozlane. Cela sans parler de la fuite du paramédical du public vers le privé qui offre des salaires alléchants et des conditions de travail meilleures.
Cependant, M. Habel reste optimiste puisque le ministère vient d’accorder le recrutement de 120 infirmiers diplômés d’Etat qui seront formés au niveau de l’annexe de Bouira pour 60 d’entre eux et l’école paramédicale de Sour-El-Ghozlane pour les 60 autres, en plus de 60 sages-femmes et 150 aidesoignants. En attendant, le déficit est toujours là et le paramédical vit quotidiennement sous tension ; une tension qui accentue le manque de concentration et, par voie de conséquence, l’accroissement des risques d’accidents professionnels.
En somme, pendant cette journée, tous les paramédicaux que nous avons rencontrés se sont montrés satisfaits et tout le monde a souhaité à ce que ce genre de rencontres soit renouvelé et ce, afin d’assurer au paramédical une formation continue qui puisse le mettre toujours à jour des nouvelles techniques et des nouvelles connaissances dans les domaines médical et paramédical.