Un médecin, un surveillant médical, deux femmes de ménage, tous exerçant au CHU d’Oran, et six jeunes femmes sont poursuivis par la justice pour avortement illégal et assistance à avortement illégal.
Dans le cadre de cette affaire, le juge d’instruction du tribunal correctionnel de la Cité Djamel a auditionné hier huit autres personnes exerçant au niveau des pavillons pédiatrie et maternité du CHU d’Oran.
Selon les premières informations rendues publiques par la sûreté de wilaya d’Oran, toute l’affaire a été déclenchée suite à une série de plaintes portées par des parents inquiets par la dégradation de l’état de santé de leurs filles ayant subi des avortements.
L’enquête diligentée par les services de police a ainsi permis de «mettre à nu un véritable réseau spécialisé dans les avortements». Un scénario est alors imaginé par la police pour parvenir à prendre les suspects en flagrant délit : une policière mimant la femme enceinte voulant se débarrasser de son encombrant fœtus s’adresse à l’une des deux femmes de ménage de l’hôpital, soupçonnée de jouer le rôle d’intermédiaire.
Celle-ci ne se doutera pas que le rendez-vous pris avec la «malheureuse fille» la mènera directement dans les bureaux de la police. Les informations que l’entremetteuse confiera lors de l’interrogatoire permettront aux enquêteurs de découvrir que le réseau est composé de dix personnes disposant de tout le matériel nécessaire au déroulement de l’acte médical (fourni par la deuxième femme de ménage ?) et aurait abusé de la crédulité de plusieurs filles en leur facturant l’avortement à 60 000 DA.
Au cours de leurs investigations, les policiers ont également découvert au domicile de l’un des suspects un lot de 108 comprimés facilitant l’avortement et du matériel médical. Selon les enquêteurs, ce réseau pourrait être responsable d’un certain nombre de fœtus découverts aux abords de l’hôpital d’Oran.
Par La tribune