Dulce
Nombre de messages : 7577 Age : 38 Localisation : Alger Emploi/loisirs/études : Actuellement superviseur en OFFSHOR et en MAGISTER II EN TRADUCTION ECOLE DOCTORALE D'ALGER Humeur/caractèr : Zen gentille Réputation : 30 Points : 1413006 Date d'inscription : 18/09/2007
| Sujet: La France et la démocratie dans le monde Sam 20 Juin - 0:02 | |
| C’est là qu’on comprend que l’Europe ne peut avoir une existence politique. Et la France illustre parfois de manière encore plus éclatante cette immaturité géopolitique dans laquelle l’Europe de l’Ouest en particulier est retombée, après avoir occupé, depuis des siècles, un rôle déterminant dans les affaires du monde. Elle en a refait la démonstration à l’occasion de l’actuelle crise iranienne. Car, pour cela, il faudrait une consistance doctrinale en matière de relations internationales. Digne héritier de ses prédécesseurs, le président Sarkozy a régulièrement volé au secours des fraudes des “amis”, en Algérie, en Tunisie et partout en Afrique. Même la Russie a droit au témoignage, de la part de Jacques Chirac, pour la régularité du scrutin qui a offert à Poutine son second mandat en décembre 2003. Il avait préalablement redéfini les droits de l’Homme réduits aux droits de se nourrir et de se loger, pour excuser Ben Ali de son mépris pour les libertés individuelles. En Algérie, le prédécesseur de Sarkozy a salué “l’éclatante victoire” de Bouteflika avant même que le Conseil constitutionnel ne l’officialise. Ce qui est normal quand on connaît l’homogénéité politique des institutions dans notre système. Quand Kouchner déclare avoir demandé à l’Europe “une enquête” sur les élections iraniennes, alors que son président était en route pour rendre un dernier hommage au vétéran décédé des dictateurs africains, on est en droit de penser qu’il fait de l’humour. L’apôtre du devoir d’ingérence l’utilise rarement à bon escient, il faut le reconnaître. Il est vrai que, contrairement à l’Iran, ailleurs il n’y a pas toujours l’opposition suffisante pour révéler l’étendue des dérives autoritaires. Mais ce qui est attendu des puissances à système démocratique n’est pas de prendre part à la remise en cause des abus politiques des autocrates du tiers-monde politique. Il s’agit simplement d’exprimer par une attitude constante que la démocratie et le respect de la voix des peuples constituent une valeur, un principe non négociable. Si le Dalaï Lama, longtemps adulé, devient infréquentable, après un voyage à 20 milliards de contrats avec la Chine, on ne peut pas, un an plus tard, faire la leçon à l’Iran simplement parce que, pour le moment, il ne constitue pas un bon client. D’ailleurs, la Chine et la Russie qui semblent plus stables en matière de doctrine internationale viennent de déclarer clairement leur soutien à Ahmedinejad. Ces deux puissances se moquent bien de la manière dont les chefs d’État sont portés au pouvoir. Et elles s’en moquent tout le temps. Elles fonctionnent au seul rapport de force dans une doctrine précise qui leur permet d’occuper la place réelle qui leur échoit dans les relations internationales. Les États-Unis s’en tiennent à exprimer leurs sentiments qui consistent à promouvoir le respect des libertés et de la volonté populaire. Comptant des régimes archaïques et despotiques parmi leurs amis et alliés, ils se gardent bien de montrer la manière d’arriver à la réalité de ces libertés. Sarkozy qui, ici, se dit mal placé de se “poser en donneur de leçons” et là dénonce “l’ampleur de la fraude”, ce n’est pas très crédible. M. H. | |
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