Aps 4/7/09 ABIDJAN - La promotion du livre et de la lecture en Côte-d'Ivoire, notamment dans la catégorie des jeunes, nécessite une "vraie" volonté politique qui se traduirait par la création davantage de bibliothèques scolaires et par la baisse des prix des livres, estime l'écrivaine ivoirienne Fatou Keïta. "Je trouve qu'il n'y a pas une vraie volonté politique pour promouvoir le livre en Côte-d'Ivoire. Il faut qu'il y ait des subventions sur le livre de telle sorte que le coût du livre diminue et que chaque enfant puisse avoir au moins un ouvrage", relève l'écrivaine dans un entretien à l'APS à la veille du 2e Festival culturel panafricain (Alger, 5 - 20 juillet).
Affirmant avoir constaté un véritable engouement pour la lecture auprès des élèves aussi bien dans les écoles publiques que privées, Mme Keïta a souligné l'importance de doter chaque école d'une bibliothèque scolaire afin que les enfants "puissent emprunter des livres et être au contact de la lecture dès leur plus jeune âge".
Pour les manifestations ivoiriennes dédiées à la littérature, l'écrivaine Keïta, qui a déjà à son actif quinze livres de jeunesse et deux romans, pense que les salons et les journées consacrés au livre "demeurent des évènements symboliques loin des initiatives concrètes" telle que l'ouverture de bibliothèques scolaires ou la distribution de livres aux enfants.
Interrogé sur l'intérêt que porte la jeunesse à la lecture, l'oratrice a indiqué que les jeunes Ivoiriens "ne lisent pas beaucoup car ils n'ont pas souvent l'occasion de lire et ne sont pas habitués à la lecture dès l'enfance". Elle ajouté, à cet égard, que la littérature de jeunesse était "très importante" dans la mesure où elle apprend aux enfants à "aimer la lecture et à découvrir qu'ils peuvent se divertir et s'amuser d'une manière très saine".
Au niveau continental, l'écrivaine Keïta, qui est également maître-assistant en langues, littératures et civilisations à l'Université de Cocody (Abidjan), affirme que les enfants africains "sont prêts à aimer la lecture autant que les enfants des pays occidentaux, pour peu qu'on leur donne l'occasion et les moyens de s'approcher du monde du livre".
A propos de la littérature d'une manière générale, et pas seulement celle destinée à la jeunesse, Mme Keïta considère que "les gens commencent à se rendre compte de l'importance du livre", citant en exemple les cafés littéraires et les conférences organisés régulièrement, outre la contribution du mouvement associatif à l'encouragement des plumes en herbe. Elle s'est félicitée, par ailleurs, de l'ouverture prochaine d'une Maison des écrivains à Abidjan, un espace tant de fois réclamé par les hommes et femmes de lettres. Cette structure sera composée notamment d'une bibliothèque regroupant les œuvres de tous les auteurs ivoiriens.