Il a formulé l’espoir de voir Ross aboutir à une solution au Sahara Occidental
Barack Obama s’implique dans le conflit sahraoui
Pour la première fois, un président américain s’intéresse directement au conflit du Sahara occidental, comme l’indique la lettre adressée par Barack Obama au roi Mohammed VI, dans laquelle il a mis en évidence les souffrances endurées par les populations de la région à cause de ce conflit. C’est un signe qui ne trompe pas sur l’imminence d’une solution.
Suite aux messages que lui a envoyés le souverain marocain, faisant état de ses préoccupations sur Jérusalem et le Sahara occidental notamment, le président américain s’est exprimé pour la première fois sur le conflit sahraoui dans une lettre à Mohammed VI.
Il faut dire que c’est un fait nouveau, car la Maison- Blanche s’était toujours abstenue de parler directement de cette question. Ainsi, Barack Obama a émis le souhait que Christopher Ross, l'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, parvienne à “promouvoir un dialogue constructif” pour régler le conflit qui oppose le royaume du Maroc au Front Polisario.
“Je partage votre engagement que les négociations menées sous les auspices des Nations unies constituent le cadre approprié permettant de parvenir à une solution mutuellement acceptable, et j'espère que Christopher Ross, un diplomate chevronné ayant une large expérience de la région, pourra promouvoir un dialogue constructif entre les parties”, a écrit le locataire du bureau ovale au monarque marocain. Dans le même ordre d’idées, Barack Obama ajoutera : “Je réalise l'importance que revêt la question du Sahara occidental pour vous, votre royaume et toutes les populations qui ont souffert à cause de ce conflit.” Ce qui semble important à relever dans cette correspondance du président américain, c’est son engagement à travailler avec toutes les parties pour aboutir à un règlement du conflit.
“Mon gouvernement travaillera avec le vôtre et d'autres parties dans la région afin de parvenir à une solution qui réponde aux besoins des populations, en termes de gouvernance transparente, de confiance en l'État de droit et d'une administration de justice équitable”, a-t-il notamment souligné dans sa lettre. Ce qu’il y a d’important à relever dans la lettre du président américain, c’est qu’il n’a nullement fait référence au plan d’autonomie que Rabat veut imposer au peuple sahraoui. Cela devrait être perçu comme une marque de neutralité de la part de Washington, laissant entrevoir un engagement en faveur du droit international, lequel préconise l’application du droit à l’autodétermination pour les territoires non autonomes, dont fait partie le Sahara occidental, selon la quatrième commission de l’assemblée générale des Nations unies, chargée de la décolonisation. En effet, la correspondance de Barack Obama accorde l’importance voulue au dialogue, comme seul moyen de parvenir à “une solution mutuellement acceptable”.
En d’autres termes, aucune partie ne doit rien imposer à l’autre. Pour rappel, après sa visite la semaine dernière dans la région, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, s’était déclaré “optimiste” quant à l'organisation d'une “première rencontre informelle” entre le Maroc et le Front Polisario pour discuter de l'avenir du Sahara occidental. Faut-il croire que les États-Unis sont déterminés à s’impliquer pour un règlement rapide du conflit sahraoui ? C’est, du moins, ce que laisse penser le contenu du message de Barack Obama à Mohammed VI.
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