“Le Timbre-poste Africain” à la galerie Racim L’histoire d’un continent Depuis le 13 juillet dernier et jusqu’à la fin du mois en cours, la galerie Racim abrite une exposition philatélique intitulée “Le timbre-poste africain”, qui regroupe plus de 2 000 timbres d’une collection privée de la famille Bouzegaou.Organisée dans le cadre du 2e Festival panafricain, cette exposition qui a été inaugurée par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, s’articule autour de plusieurs thèmes, notamment la faune, la flore, le sport, les arts et métiers africains, les arts et la culture africaine, le développement économique et sociale, les personnages africains, les indépendances, la résistance et la colonisation en Algérie, la Révolution algérienne, la préhistoire et l’histoire du timbre en Algérie.
De plus, les timbres exposés proviennent de 53 pays africains, notamment la Tunisie, le Maroc, la Libye, la Maurétanie, l’ile Maurice, le Malawi, le Burundi ou encore la République centrafricaine et l’Afrique du Sud. L’Afrique, terre des contrastes par excellence, est donc mise à l’honneur par les timbres. D’ailleurs, on arrive à comprendre ce continent qui reste malheureusement inexploré : l’Afrique c’est avant tout des contrées lointaines, où évoluent plusieurs animaux en voie d’extinction (des timbres représentant cet axe sont exposés). On y trouve des individus qui ont dépassé l’esclavage pour retomber dans la colonisation et celle-ci est mise également en évidence à la galerie Racim. Toutefois des personnes tout à fait ordinaires se sont un jour rebellées contre l’oppresseur, devenant par la même le symbole de la lutte et de la résistance.
Et c’est ainsi qu’on peut admirer des personnalités, comme Ferhat Abbas, Houari Boumediene, Habib Bourguiba, Mohamed Boudiaf ou alors Nelson Mandela, immortalisées grâce au timbre. Mais au-delà de cette dimension africaine très importante, il y a l’histoire de l’Algérie de ces 50 dernières années. En effet, la partie consacrée à l’Algérie démarre du premier timbre algérien édité le 1er novembre 1962, pour se poursuivre jusqu’à nos jours.
On retrouve dans cette exposition – non sans étonnement – le timbre du 1er Festival culturel panafricain, édité un certain 19 juillet 1969 et élaboré par le grand peintre algérien Mohamed Issiakhem ; on retrouve également le timbre dessiné par Bachir Yellès en 1967 pour les jeux Olympiques d’hiver ; on retrouve aussi le timbre édité dans le cadre des Jeux méditerranéens organisés par l’Algérie en 1975, et que l’artiste Sid-Ahmed Bentounès a réalisé.
Cette exposition qui fait tourner la tête tant par son intérêt que par sa diversité rassemble un grand nombre de peintres qui ont conçu certains timbres, notamment Ali Ali-Khodja, Mohamed Bouslah, Mohamed Racim, Mohamed Temmam.
En fait, l’intérêt de la philatélie réside dans son évolution : le timbre rend compte des principales mutations et grands changements des sociétés. L’intérêt de cette exposition réside dans son étroite relation avec l’histoire de notre continent puisqu’elle rend compte des richesses de l’Afrique et son apport à la culture et la civilisation universelle.
Sara Kharfi
* L’exposition “Le timbre-poste africain” se poursuivra jusqu’au 31 juillet prochain à la galerie Racim.