Une lettre de menaces avec munition adressée au président Sarkozy
Une lettre, contenant une munition de
chasse de gros calibre, adressée au président de la République Nicolas
Sarkozy, a été interceptée mardi par les services de sécurité, a-t-on
appris mercredi de sources proches du dossier.Cet envoi
correspond à une série de courriers signés "combattants de la cellule
34" du même genre, adressés à diverses personnalités politiques de
droite, fin 2007 et début 2008, pour lesquels un Montpelliérain avait
été interpellé par la police avant d'être remis en liberté au printemps
2008.Selon une source judiciaire, la lettre a été interceptée à
Montpellier. Elle "semble d'après les premiers éléments similaire aux
précédents envois" de courriers de menaces adressés ces derniers mois
au chef de l'Etat ainsi qu'à plusieurs responsables politiques, a
indiqué cette source.Le courrier intercepté mardi contenait une
"grosse" cartouche de carabine de chasse, posté de la région de
Montpellier, avec un verbatim quasiment identique à la précédente
lettre du même type adressée au président, selon les mêmes sources
proches du dossier.L'auteur s'en prend notamment à "la vieille garde de l'UMP" qu'il menace d'"accident".Il
a également adressé un envoi sensiblement identique, accompagné d'une
munition, au sénateur-maire UMP de Béziers, Raymond Couderc, courrier
intercepté mercredi, a-t-on confirmé à l'AFP.Après l'opération
de police du 4 mars 2008 et la remise en liberté de l'individu
interpellé, un informaticien au chômage et militaire de réserve, le
corbeau avait envoyé une lettre à l'avocate de ce dernier, Me. Maryse
Pechevis, dans laquelle il se disait "désolé" de cette interpellation.Dans
cette lettre de deux pages, il donnait des précisions techniques sur
les munitions qui avaient accompagné ses lettres de menaces, "des 9 mm
par full metal jacket 12.4g et 8.00 g d'ogive blindée de marque GECO",
afin de prouver qu'il en était bien l'auteur.Il en profitait
aussi pour annoncer une "phase 2 de l'opération", et exigeait notamment
"l'arrêt des reconduites à la frontière, la remise en liberté de
Jean-Marc Rouillan (cofondateur d'Action directe, ndlr), de Julien
Coupat (soupçonné de sabotages contre des lignes SNCF, ndlr), l'arrêt
de la parodie de justice contre Yvan Colonna".La sous-direction
antiterroriste (Sdat, de la direction centrale de la police
judiciaire), est co-saisie de l'enquête avec la section antiterroriste
de la PJ parisienne et la DRPJ de Montpellier.L'envoi de menaces de mort est puni d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans et 45.000 euros d'amende.