En affirmant dans son rapport que le conflit du Sahara occidental “est toujours dans l’impasse, du fait de l’insistance du Maroc que sa proposition d’autonomie est la seule base de négociations dans les pourparlers avec le Polisario”, le président de la Commission de l’UA a mis Rabat devant ses responsabilités.
Au cours de sa session spéciale sur les crises et les conflits dans le continent, l’Union africaine (UA) a réaffirmé, lundi, dans la capitale libyenne, son appui aux efforts en cours des Nations unies pour surmonter l’impasse actuelle dans laquelle se trouve le conflit du Sahara occidental.
À cette occasion, les chefs d’État et de gouvernement de l’UA ont réaffirmé également leur appui aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU qui appellent à des négociations directes entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, sans conditions préalables, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable devant permettre l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux principes de la charte des Nations unies. Cette position a été adoptée suite au rapport présenté par le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, qui a souligné que le conflit du Sahara occidental est “toujours dans l’impasse”, en raison, a-t-il estimé, de la “polarisation des positions des parties et, plus récemment, du fait de l’insistance du Maroc que sa proposition d’autonomie est la seule base de négociations dans les pourparlers avec le Polisario, bien que le Conseil de sécurité de l’ONU ait pris note des propositions respectives des deux parties, telles que soumises en avril 2007”.
Pour rappel, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies avait adopté, le 30 avril dernier, une résolution demandant aux deux parties en conflit de poursuivre les négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui prennent en considération le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes avec les objectifs et principes énoncés dans la charte des Nations unies. Par ailleurs, le successeur d’Alpha Oumar Konaré a qualifié d’“encourageant” la dernière rencontre en Autriche entre le Front Polisario et le Maroc.
Dans le même ordre d’idées, Jean Ping a émis le souhait dans son rapport, d’une “accélération du processus de recherche d’un règlement définitif de ce conflit qui dure depuis des décennies et ce, au détriment non seulement du peuple sahraoui, mais aussi de la coopération régionale si nécessaire dans le Maghreb”. Ainsi, le Maroc, qui avait claqué la porte de l’Organisation de l’Unité africaine, l’ancêtre de l’actuelle Union africaine, le 12 novembre 1984, à Addis-Abeba, lorsque la délégation sahraouie, conduite par son président Mohamed Abdelaziz, a fait son entrée dans la salle des séances de l’Africa Hall et pris place entre ses pairs du Rwanda et de São Tomé e Principe, est a nouveau acculé par l’instance continentale. Cette dernière attend toujours que le royaume alaouite se soumette à la légalité internationale dans le cadre des efforts des Nations unies visant à trouver une solution au conflit du Sahara occidental, qui bloque la concrétisation de l’Union du Maghreb arabe.