Le gouvernement veut rattraper plusieurs dizaines d'années de retard
Le " triple play " gagne l'Algérie
La révolution technologique et la dérégulation des télécommunications sont en marche en Algérie. Dans quelques mois, l'Algérie pourrait rattraper plusieurs dizaines d'années de retard. L'annonce récente, par l'opérateur historique, du déploiement de la technologie FTTH, place l'Algérie pratiquement au même niveau que les pays voisins d'Europe et très en avance sur tous les autres pays du Maghreb.
Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, a, en effet, indiqué, jeudi à Alger, que son département prévoit de généraliser l'utilisation de la fibre optique, dans le but de résorber le phénomène de prolifération anarchique des antennes paraboliques sur les immeubles. L'objectif de l'installation d'un tel système est d'"améliorer l'environnement de vie des citoyens, en se débarrassant des antennes paraboliques individuelles qui gâchent le paysage de nos villes et villages", a déclaré Bessalah à la presse, lors d'une visite de travail à la cité Mokhtar Zerhouni (commune de Mohammadia) et celle des 1 000 logements à Aïn-Benian, qui ont été choisies comme cités pilotes, pour la mise en service de la fibre optique FTTX, qui permettra après d'offrir le service "Triple play" (Téléphonie, accès Internet et Télévision). "Il s'agit de l'utilisation de la fibre optique FTTX et FTTH, qui est très adaptée aux nouvelles agglomérations, notamment, et qui permet d'avoir des prises dans les appartements à travers lesquelles on peut accéder aussi bien aux chaînes de télévision, à Internet qu'au téléphone", a expliqué le ministre.
Plus concrètement, le FTTH permet en fait le transport à très haut débit d'un service et en aucun cas n'offre le service à proprement parler. Le FTTH est l'acronyme du terme anglais " Fiber To The Home ", ce qui signifie littéralement " fibre jusqu'au foyer ". Il s'agit donc d'une technologie visant à concurrencer les technologies xDSL. Cette technologie permet l'accès à Internet et aux services associés à des vitesses jusqu'à 1 Gbit/s dans chaque sens. S'il est, toutefois, possible d'avoir une multitude de services qui transiteront par de la fibre optique, notamment Internet, de la voix et de la vidéo à la demande, il n'en demeure pas moins qu'il faut qu'il y ait des fournisseurs de ces mêmes services. Le fournisseur de contenu sera relié par fibre optique à Algérie Télécom qui le reliera ensuite, toujours par le même procédé, au domicile. L'abonné recevra ensuite un boîtier qui fera office de " switch " (commutateur) auquel il connectera plusieurs appareils supportant cette technologie ou plus communément dotés d'une connexion RJ45. C'est ainsi qu'il pourra avoir par exemple de la télévision sur son poste à partir d'Internet, ce qu'on désigne de IPTV (télévision sur Internet).
Algérie Télécom avait jeté son dévolu sur la plate-forme de ZTE en mode EPON (Ethernet Passive Optical Network) de premier niveau mais il n'est pas exclu d'aller plus loin encore, vers des niveaux de technologies plus important comme le GPON. Pour l'instant, on en est au stade de cités pilotes, et à partir de ces opérations " nous allons évaluer le type d'organisation à mettre en place, les moyens techniques à utiliser et bien entendu le coût, et nous présentons le tout au gouvernement", expliquera le ministre. Pour le remplacement des antennes paraboliques individuelles par des antennes collectives, il y aura trois de ces antennes collectives dans chaque immeuble qui seront orientées selon le choix des utilisateurs.
maghreb.dz