Les flancs du massif de Chréa érodés : Impact d’événements climatiques extrêmes
De
par les indices morphométriques corrélés aux constations des premières
investigations sur site, les gorges de la Chiffa seraient concernées
par deux types d’érosion.
Le
départ massif de la couche superficielle arable qui constitue les
flancs du massif de Chréa provoque l’appauvrissement en matières
organiques fertiles des terres qui sont toujours exploitées par les
montagnards des piémonts dans la région de Blida, nous explique
Mme Chaouch, enseignante chercheur au département des sciences
agronomiques de l’université de Blida. Des milliers de villageois qui
pratiquent surtout le maraîchage et l’arboriculture sur ces flancs,
jadis florissantes, voient ainsi le rendement de leurs champs en
régression en raison, du vieillissement de leurs vergers, mais aussi,
selon notre interlocutrice, au changement de la donnée climatique
(irrégularité du régime pluviométrique, thermique…) et des
caractéristiques du sol érodé par les eaux de ruissellement qui ont
rencontré des terres dégarnies de leur couvert végétal.
L’une des raisons essentielles du rabattement de plus en plus
fréquent du sanglier sur les champs situés en zones habitées est la
destruction de son habitat naturel en haute forêt, notamment la boucle
fermée des actions anthropiques (dues à l’homme) : feux de forêt, sol
fragilisé, ruissellement des eaux de pluie, érosion, effondrements
défigurant des biotopes, appauvrissement des milieux, réduction des
moyens de subsistance de cet animal… Conséquence : pérégrination des
animaux vers des biotopes plus sécurisés en termes de chaîne
alimentaire, d’habitat. D’ailleurs, en 2007, fuyant la fournaise des
feux de forêt qui ont calciné des pans entiers du massif boisé dans les
gorges de la Chiffa, un important effectif du singe magot a pérégriné,
se rappellent encore les villageois, à une vingtaine de kilomètres vers
le sud jusqu’au règne du vignoble aux contours de la localité d’Ouzera
(wilaya de Médéa) et vers le nord, cet animal a été jusqu’aux douars
perchés sur la partie ubac (nord) de Chréa, bien loin de son habitat
naturel qu’il n’a jamais quitté auparavant.
Contacté, le professeur B. Remini, de l’université de Blida,
explique l’augmentation de l’activité du transport solide (érosion) par
le fait que la région connaît de plus en plus des périodes de
sécheresse plus prolongées, mais aussi les écarts des températures sont
plus importants, ce qui provoque la dessiccation assez facile du sol
asséché. « Toutes les constatations convergent à dire que les périodes
automnales connaissent de plus en plus des pluies non fines. »
Par [url=mailto://]Mohamed Abdelli [/url]
EL WATAN