"Il
y a des conditions pour toute négociation et nous n'allons pas négocier
tant que la colonisation se poursuit", a affirmé le chef de la
diplomatie égyptienne après la visite du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahou. Benjamin Netanyahou et Hosni Moubarak au Caire le 29 décembre (Sipa) L'
Egypte a salué mardi la volonté du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahou,
en visite au Caire, de relancer les négociations de paix avec les
Palestiniens, mais averti qu'un tel processus était incompatible avec
la poursuite de la
colonisation juive.
La visite du chef du gouvernement israélien est intervenue au lendemain
du lancement d'appels d'offres en vue de la construction de centaines
de nouveaux logements juifs à Jérusalem-est, une décision condamnée par
l'Autorité palestinienne, l'Egypte et les Etats-Unis.
"Le Premier ministre israélien veut bouger"Arrivé en début d'après-midi au Caire, Benjamin Netanyahou a d'emblée
rencontré le président égyptien Hosni Moubarak, mais les deux hommes
n'ont pas donné de conférence de presse à l'issue de leur rencontre.
"Les entretiens ont été extrêmement positifs", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie israélienne, Ahmed Aboul Gheit.
"Nous avons remarqué que le Premier ministre israélien veut bouger
[vers une reprise des négociations, ndlr], et nous insistons sur la
nécessité de parvenir à une entente sur les bases" des négociations,
a-t-il ajouté. "Il y a des conditions pour toute négociation et nous
[les Arabes et les Palestiniens] n'allons pas négocier tant que la
colonisation se poursuit."
L'Egypte a également indiqué qu'elle voulait
un calendrier de discussions. "Toute négociation, dont une base et un
objectif ont été agréés, doit avoir un calendrier", a dit Ahmed Aboul
Gheit.
Dans un communiqué, le bureau de Benjamin Netanyahou a qualifié les
entretiens d'"amicaux". "Les deux dirigeants ont discuté de la façon de
relancer le processus de paix avec les Palestiniens et des efforts pour
libérer Gilad Shalit", un sergent israélien capturé en juin 2006 par
des activistes palestiniens à la lisière de la bande de Gaza, poursuit
le texte.
Point mortLe processus de paix est au point mort depuis l'offensive israélienne
dévastatrice de l'hiver dernier dans la bande de Gaza, mais l'Egypte
mène des concertations diplomatiques en vue de relancer les discussions.
Des diplomates au Caire ont affirmé que l'administration américaine
préparait deux lettres de garanties destinées aux Palestiniens et à
Israël qui devraient servir de base à une relance des négociations.
"Elles sont au coeur des efforts égyptiens", a déclaré Ahmed Aboul
Gheit, qui a indiqué qu'il se rendrait à Washington la première semaine
de janvier.
"Il est prématuré de dire si nous recevrons ou non les assurances ou les garanties", a-t-il ajouté.
Mais la visite de Benjamin Netanyahou au Caire, sa première depuis
septembre, a été sapée par le lancement des appels d'offres à
Jérusalem-est.
"Un tel comportement suscite des interrogations sur le sérieux de la
volonté d'Israël de parvenir à un règlement définitif et porte à croire
qu'Israël cherche à se dérober aux obligations d'une paix juste et
durable", a déploré Ahmed Aboul Gheit avant l'arrivée de Benjamin
Netanyahou.
Un moratoire partielSous la pression des Etats-Unis, le cabinet de droite de Benjamin
Netanyahou a approuvé un moratoire de dix mois de la construction dans
les colonies de Cisjordanie, où sont installés quelque 300.000
Israélien, afin d'encourager le président palestinien
Mahmoud Abbas à reprendre des négociations de paix.
Ce moratoire, qui ne concerne ni Jérusalem-est, ni 3.000 logements déjà
en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics, a
été jugé insuffisant par l'Autorité palestinienne.
Jérusalem-est a été conquise en juin 1967 par Israël
puis annexée. Cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté
internationale. Les Palestiniens veulent faire de la partie orientale
de la ville la capitale de leur futur Etat.
(Nouvelobs. com avec AFP)