Ouverture aujourd’hui de la conférence des cadres de l’alliance des Touareg maliens à Alger Une rencontre pour un nouveau souffle à la revendication Les
quelques cadres dirigeants déjà arrivés estiment que les travaux de
cette conférence, qualifiée de « décisive » pour l’avenir du mouvement
touareg malien ne peuvent être ouverts sans la présence de tous les
cadres de l’Alliance. « Les
retarder d’une journée ou deux ne changera rien au programme », déclare
Hassan, un membre de l’ADC rencontré à Alger.
Entouré de quelques-uns de ses compagnons, il accepte de s’entretenir
avec nous sur la situation au nord de son pays, mais aussi de la panne
de l’Accord d’Alger signé en 2006 pour mettre fin à la rébellion et de
la cérémonie de remise des armes des Touareg du nord du Niger, par
l’intermédiaire du président libyen, Mouamar Al Gueddafi. Pour Hassan,
il était « plus qu’urgent de resserrer les rangs » au sein de
l’Alliance et de faire le pas pour faire aboutir les revendications de
toute la région de Kidal. « Lors du forum de Kidal tenu à la fin du
mois d’octobre dernier, nous nous sommes rendu compte que tout le monde
était sur la même longueur d’onde. Il faut se réorganiser pour mieux
prendre en charge les problèmes de la région et parler en son nom d’une
seule voix… », explique-t-il. Une position imposée, entre autres,
dit-il, par la panne qui caractérise l’Accord d’Alger. « Cet accord
constitue le meilleur instrument qui permet de faire revenir la paix et
la relance socioéconomique dans le nord du Mali. Malheureusement,
aucune de ses clauses n’a été concrétisée par le gouvernement malien.
Nous n’avons pas cessé d’interpeller les responsables sur le
non-respect de leurs engagements mais en vain… », note notre
interlocuteur. Il se déclare « outré » par le fait que sa région soit
toujours pointée du doigt en matière d’activité terroriste. « Nous
pensons que notre région est victime d’une mauvaise réputation. La
situation sécuritaire n’est pas aussi alarmante. Les salafistes sont
beaucoup plus actifs et plus présents dans la région de Tombouctou, où
des attentats ont été même commis. Ils sont nombreux à avoir épousé des
Brébiches (Arabes de Tombouctou). Cette alliance a quelque part
facilité leur implantation et leurs activités. Pourquoi alors focaliser
sur Kidal ? Peut-être que cette réputation cache une arrière-pensée. On
n’en sait rien. Il faut savoir que les habitants du Sahara sont très
hospitaliers et généreux. Ils ne refusent l’aide à personne et ne
demandent jamais à un étranger où vas-tu ou d’où viens-tu ? Les
salafistes en ont profité », précise Hassan.
Il sait que les prises d’otages « sont devenues un commerce juteux dont
tout le monde profite, mais pas la population touareg, qui reste très
loin des négociations ». Néanmoins, il exprime son inquiétude face à ce
phénomène qui risque, selon lui, d’avoir de graves conséquences sur la
région.
Par Salima TlemçaniEl Watan