Retard dans le paiement des redevances Sonelgaz perd 1,5 milliard de dinars annuellement Les
pertes financières s’accumulent pour le groupe Sonelgaz. Les retards
dans le paiement des redevances coûtent à l’entreprise en intérêts
bancaires quelque 1,5 milliard de dinars annuellement, selon les
explications de Noureddine Bouterfa, PDG de Sonelgaz. M. Bouterfa,
qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale, a ajouté que les
mauvais payeurs se recrutent parmi les administrations et les
entreprises nationales. Il n’est pas allé toutefois jusqu’à citer leur
identité, se contentant de dire que « nous aurions aimé gagner ces
sommes si les ces entités payaient à temps ». Il est toujours utile de
rappeler, dans ce sens, que le montant des créances détenues par
Sonelgaz sur des clients dits « mauvais payeurs » a atteint les 35
milliards de dinars, soit 24% du chiffre d’affaires du groupe en 2008.
Ces pertes sont générées essentiellement par les créances cumulées
auprès des entreprises dissoutes, de certaines institutions de l’Etat
et d’autres clients connectés à la basse tension. Interrogé sur
l’effacement de la dette de l’entreprise évaluée à 300 milliards de
dinars, M. Bouterfa s’est montré optimiste quant à l’engagement des
pouvoirs publics à solder la dette. « Nous avons eu des assurances de
la part du gouvernement afin que notre programme de développement ne
souffre de contraintes », dira-t-il. En juin 2009, Chakib Khelil,
ministre de l’Energie et des Mines, avait annoncé que « l’Etat examine
la possibilité d’un apport de capital pour équilibrer les comptes de
Sonelgaz ». Le PDG de Sonelgaz souligne que le dossier est entre les
mains du gouvernement, non sans dire que le montant de la dette n’est
pas aussi « excessif ».
Hier encore, le premier responsable de l’entreprise nationale de
l’électricité et de gaz est revenu à demi-mot sur l’augmentation des
prix de l’électricité. « L’Algérie est un grand consommateur d’énergie.
Il y a des règles économiques. Les gens ont tendance à gaspiller ce qui
ne coûte pas cher, alors que ce qui est cher, les gens le rationnent »,
indique-t-il. A plusieurs reprises, M. Bouterfa a plaidé l’option de la
hausse des prix de consommation de l’électricité. Un projet auquel le
gouvernement affiche des réticences au risque de s’attirer les foudres
des ménages. M. Bouterfa a saisi l’occasion, en appelant les
consommateurs au rationnement de l’utilisation de l’énergie. Concernant
les intentions de Sonelgaz à se lancer dans l’exportation de
l’électricité vers l’Espagne, le premier responsable du groupe Sonelgaz
a indiqué que son entreprise est en train de chercher un bon accord
commercial sur la base d’un prix satisfaisant. « Nous voulons exporter
un excédent de 400 mégawatts. Nous n’exporterons que si le prix est
compétitif en référence au prix du gaz (…) Nous voulons gagner de
l’argent », indique-t-il, en estimant « attendre la réponse officielle
des autorités espagnoles ». Il dira encore que le Maroc représente
également une opportunité potentielle de développer les exportations
dans ce domaine. « Il y a probablement des opportunités avec le Maroc
pour exporter une partie de notre production. Nous travaillons
dessus », a-t-il fait savoir. Il convient de souligner que les
investissements destinés à la production de l’énergie électrique seront
de l’ordre de 3 000 milliards de dinars à l’horizon 2019, selon les
indications de M. Bouterfa, dont près de la moitié, soit 1 200
milliards de dinars, seront investis vers 2015-2016.
Par Hocine LamribenEl Watan