SIDI-BEL-ABBÈS DISTRIBUTION GRATUITE DE VACHES LAITIÈRES
«La brune de l’Atlas» n’emballe pas les ménages rurauxLa conservation des forêts de
Sidi Bel-Abbès a dernièrement organisé au niveau de la pépinière Sidi
Bouazza El- Gherbi une opération de distribution gratuite de vaches
laitières d’une race appelée «la brune de l’Atlas» au profit de 21
ménages ruraux de plusieurs localités de la wilaya.
Les
bénéficiaires ont été sélectionnés par la CARC (Cellule d’animation du
renouveau rural communal) qui a ciblé les ménages ruraux avec priorité
aux plus démunis. Chaque bénéficiaire a reçu trois génisses lors de
cette opération à laquelle ont participé le facilitateur de la
conservation des forêts, l’animateur qui représente la population de la
localité, les membres des APC concernées et l’inspection vétérinaire
qui était en charge des prélèvements de sang sur les bêtes en vue de
s’assurer de leur non-affection par la brucellose. Cette distribution
s’inscrit dans le cadre du PPDRI (Programme de proximité du
développement rural intégré). Cette distribution a connu une certaine
réticence parmi les ménages ruraux à cause de la taille de la brune de
l’Atlas qui est en dessous de la norme classique de la vache laitière
ce qui fera dire à un éleveur : «On dirait des chèvres.» Mais,
finalement, l’opération a quand même été bouclée et les 63 vaches
identifiées ont été placées dans les ménages ruraux en attendant les
résultats des analyses de l’inspection vétérinaire. La brune de
l’Atlas, nous a-t-on indiqué, est une race locale. Elle est plus connue
à l’est de l’Algérie et elle est très répandue dans 5 ou 6 wilayas,
notamment à Tarf où l’on compte 40 000 têtes. Cette génisse rustique
inconnue à l’Ouest n’est pas très exigeante et s'adapte facilement au
monde rural, elle peut subvenir aux besoins d’une famille, sachant que
le monde rural est pauvre. Elle occupe une place importante dans
l’économie familiale rurale dans notre pays malgré une faible
production laitière (entre 4 et 5 litres par jour). Les troupeau des
brunes de l’Atlas existantes représente, nous souligne-t-on, un
potentiel laitier non négligeable. L’avènement de la mécanique a
principalement orienté ces bêtes pour la production de veaux dont la
viande est fortement prisée. Ses qualités maternelles permettent
d’assurer la croissance du veau dans les conditions les plus rudes.
Elles occupe une place importante dans l'agriculture vivrière, elle
donne son lait, son veau, sa viande et son cuir. En dehors de la
caractéristique de sa petite taille, elle permet, nous dit-on, un
élevage familier et elle est indiquée pour les ménages ruraux. C’est
une bonne espèce qui contribue au développement rural, c’est pourquoi
le ministère est en train de déployer des efforts pour sa
multiplication. L’État accorde son soutien aux populations pour arriver
à maîtriser l’exode rural et amener ces dernières à revenir à leurs
terres d’origine qu’elles ont quittées pour des raisons sécuritaires ou
économiques. L’apiculture et l’élevage peuvent être une stratégie pour
le développement rural, indique notre interlocuteur. Quant à ces
génisses qui semblent ne pas séduire, chaque ménage rural a bénéficié
de 3 vaches qui ont coûté 30 millions de centimes, un montant bien en
dessous des subventions allouées par l’État, et la conservation des
forêts reste confiante dans ces placements dans le monde rural qui
feront bientôt leurs preuves, nous dit-on.
A. M.
le soir