Des Tunisiens en colère contre KaddafiLes relations entre Ben Ali et Kaddafi sont tendues, en dépit d'une harmonie de façade
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Des
dizaines de Tunisiens expulsés et une taxe d'entrée en Libye pour les
ressortissants du pays de Ben Ali suscitent colères et indignations.Officiellement,
les relations entre Zine el-Abidine Ben Ali et Mouammar Kaddafi sont
« excellentes », et leur concertation est quasi permanente. En deux
semaines, le président tunisien a envoyé deux messages au « Guide »
libyen. Le premier, à la mi-décembre, par l’intermédiaire de son
Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, venu coprésider la haute
commission mixte entre les deux pays avec Baghdadi Mahmoudi, son
homologue libyen.
Période de tensionLe second, le 3 janvier, par l’entremise de Kamel Morjane, le
ministre de la Défense. Ce message devait revêtir une importance
particulière pour que ce diplomate chevronné (il a été représentant
spécial du secrétaire général de l’ONU en RD Congo) ait été dépêché en
Libye alors qu’Abdelhafidh Harguem, le secrétaire d’État aux Affaires
étrangères, s’y trouvait trois jours plus tôt. Ce dernier participait à
la conférence des ministres des Affaires étrangères des cinq pays de
l’Union du Maghreb arabe (UMA), où Abdelwahab Abdallah, le ministre
tunisien, brillait par son absence.
Même si Kaddafi et Morjane sont censés avoir évoqué des questions
d’intérêt commun, et si les médias tunisiens restent discrets sur le
sujet, les relations bilatérales traversent une période de tension.
Manifestations de colèreEn décembre dernier, la Libye a expulsé des dizaines de Tunisiens
par charter. Et elle exige désormais que les hommes d’affaires et les
touristes paient une taxe d’entrée de 150 dinars (78 euros) et soient
porteurs de 1 000 dollars (ou de l’équivalent en euros).
Exaspérés par ces restrictions, les transfrontaliers, qui vivent des
échanges traditionnels entre les deux pays, ont manifesté leur colère.
Les Libyens, pour leur part, entrent toujours aussi librement en
Tunisie. Près d’un million et demi d’entre eux s’y sont rendus en 2009,
presque autant de Tunisiens faisant le chemin inverse.
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