La mafia est soupçonnée d’être impliquée
Chasse à l’immigré en Italie
Le calme rétabli, la justice a ouvert une enquête sur une éventuelle implication mafieuse.
« Des
enquêtes sont en cours », a confirmé dimanche Roberto Maroni, ministre
de l’Intérieur. Selon lui, « la criminalité organisée a réussi à faire
entrer clandestinement des milliers de travailleurs » en Italie, afin
de les exploiter. Le ministre a également critiqué les autorités
locales, les employeurs des immigrés et les organisations patronales,
affirmant qu’ils ont laissé pourrir la situation, n’offrant que des
salaires de misère et des logements insalubres aux travailleurs
agricoles. « Ce sont certainement les hommes de la Ndrangheta qui ont
tiré sur les immigrés pour prouver qu’ils contrôlent le territoire »,
estime, quant à lui, le magistrat du parquet national anti-mafia. La
Ndrangheta, la mafia calabraise, est la plus violente des quatre mafias
italiennes.
Elle est également soupçonnée d’avoir fait exploser en signe
d’avertissement une bombe artisanale, il y a une semaine, devant
l’entrée du parquet de Reggio de Calabre, chef-lieu de cette région.
Rosarno avait été le théâtre, jeudi soir, de violentes manifestations
d’immigrés protestant contre des agressions dont certains d’entre eux
avaient été la cible : elles avaient été marquées par des heurts avec
la police et suivies, le lendemain, par une véritable « chasse aux
immigrés ». Soixante-sept personnes avaient été blessées. Le calme
paraissait revenu dimanche dans la petite ville de 15 000 habitants.
Les barricades érigées par la population ont été levées, l’occupation
de la mairie par des habitants a pris fin et les magasins ont rouvert
samedi. Selon la préfecture de police de Reggio de Calabre, 1128
immigrés ont quitté la région. « Si nous ne partons pas, nous
mourrons », a ainsi déclaré un Ghanéen de 25 ans qui, comme des
centaines d’autres Africains venus récolter des agrumes, a décidé de
fuir sans même avoir été payé.
el watan