CAN 2010 : l'Egypte sort l'Agérie
Nizar Hanini (Sport24.com)
29/01/2010
Les Egyptiens célèbrent l'un de leurs quatre buts
Crédits photo : AFP
Dépassée par les évènements, l'Algérie a littéralement implosé face à l'Égypte (4-0) en demi-finales de la Coupe d'Afrique des Nations.
Impressionnants de maîtrise, les Pharaons sont plus que jamais en
course pour un triplé historique. Egypte-Algérie 4-0Egypte : Hosni (38e, sp), Zidan (64e), Abdel-Shafy (80e), Gedo (93e)
4 buts encaissés, 3 cartons rouges et un sentiment d'injustice.
Voilà le lourd tribut payé par l'Algérie face à une Egypte beaucoup
trop pharaonique (4-0). Animés par un sentiment de revanche des plus
prononcés, les Pharaons entamaient la rencontre le couteau entre les
dents. Avec la maîtrise collective qu'on leur connaît. Véritable
machine à centrer sur son couloir droit, Al-Mohammadi mettait aux
supplices le côté gauche algérien. Sans danger toutefois pour une
arrière-garde algérienne parfaitement regroupée mais qui montrait de
temps à autres quelques signes de fébrilité. Une première fois sur une
frappe à l'entrée de la surface signée Moteab (24e), avant que Halliche
ne commette l'irréparable sur une ouverture de Moawad. Etincelant
jusque-là, le défenseur du Nacional Madeira commettait deux «bourdes»
coup sur coup. Il se «trouait» une première fois sur son dégagement
avant d'être l'auteur d'une petite faute dans la surface sur un Moteab
au plongeon facile. Penalty transformé par Hosni suivi d'une expulsion
de Halliche (1-0, 38e). Les Verts étaient déjà hors course.
Peu de changements à la reprise. Beaucoup trop frileuse, l'Algérie
ne parvenait pas à mettre en danger la solide formation égyptienne.
Comme souvent dans ces moments-là, les coups de pied arrêtés sortaient la rencontre de sa torpeur. Aux abords de la surface des Pharaons, Yebda plaçait une frappe enroulée bien détournée par Al-Hadary (61e). A cet instant, le milieu de Pompey ne savait pas encore que sa formation allait complètement sombrer. Parti en contre, Zidan enrhumait Belhadj avant de décocher une mine en pleine lucarne (2-0, 64e). Vexé par cet affront, Belhadj commettait un attentat sur Al-Mohammadi synonyme de rouge. A 11 contre 9, qui plus est face à une formation égyptienne imperturbable, la mission devenait impossible pour les Fennecs. Pire, les coéquipiers de Ziani explosaient en plein vol. Fraîchement entré en jeu, Abdel-Shafy profitait d'un petit ballon de Zidan pour porter l'estocade (3-0, 80e). Le cauchemar algérien n'était pas près de prendre fin. Chaouchi l'apprenait à ses dépens. Le caractériel portier
de Sétif laissait ses coéquipiers à huit pour somme d'avertissements
(86e). Sans aucune pitié, Gedo, le remplaçant de luxe égyptien,
assénait le dernier coup de bambou en toute fin de rencontre (4-0,
93e). L'honneur est sauf pour l'Egypte.
Le joueur du matchVéritable révélation de cette CAN angolaise, Ahmed Al-Mohammadi a
une nouvelle fois fait honneur à son statut. Du haut de ses 22 ans, il
n'aura pas cessé de faire l'essuie-glace sur son côté droit,
multipliant les centres dangereux. Même s'il ne figure pas dans la
colonne «buteurs» sur la feuille de match, l'ailier du club égyptien
ENPPI est à créditer d'une excellente prestation. Il ne devrait pas
faire long feu dans son pays.
Tactique et coachingQuand on a trouvé le parfait mélange, tout devient plus simple.
C'est exactement le cas de l'Egypte où tout le mérite revient au
sorcier Shehata. En plus du beau onze concocté, le technicien égyptien
aura réalisé deux coups gagnants successifs avec les entrées
d'Abdel-Shafy et Gedo. Si le premier n'a mis que quelques secondes à
rendre comme il se doit la confiance placée en lui, Gedo aura attendu
la toute dernière action de la rencontre pour porter son compteur-buts
à quatre réalisations. Côté algérien, on ne change pas une équipe qui
gagne. Un adage qui tenait visiblement à cœur au «cheikh» Saâdane. Le
technicien algérien a fait le choix de la continuité en alignant le
onze victorieux de la Côte d'Ivoire. Oui mais voilà, face à une équipe
égyptienne beaucoup plus disciplinée, le résultat n'a pas été le même.
Les expulsions très sévères de Halliche et Chaouchi n'ont, quant à
elles, pas vraiment aidé le sélectionneur des Verts.
On n'a pas aiméJustifier la défaite de l'Algérie par l'arbitrage comme unique
paramètre, serait réducteur vis-à-vis d'une Egypte globalement
supérieure. Toutefois, la prestation de M.Koffi Kodja Bonaventure fait
peine à voir. Pourquoi la Confédération Africaine de Football a-t-elle
confié une rencontre d'aussi haute importance à un arbitre au lourd
passé ? Comment ce décisionnaire a pu être désigné pour une demi-finale
alors qu'il fut l'auteur d'une piètre performance face au Gabon ? Tant
de questions qui restent sans réponse. Ce jeudi à Benguela, le Béninois
a une nouvelle fois confirmé sa réputation d'arbitre dépassé. Un
penalty litigieux, un rouge infligé à Halliche suite à des réclamations
égyptiennes ou encore un manque de pédagogie en fin de rencontre,
décidant d'expulser Chaouchi pour une petite semelle. L'Algérie peut
enrager.
Résultats des demi-finales :
Ghana - Nigéria 1-0
LE FIGARO