Infections nosocomiales dans les hôpitaux : Les services de réanimation, un lit pour les microbes
Le taux des infections nosocomiales atteint les 30% dans les services de réanimation. Malgré
toutes les dispositions prises en matière d’hygiène hospitalière, les
infections nosocomiales continuent de faire des victimes dans les
différents services à risque à travers tous les établissements de santé
publique. Selon les dernières statistiques officielles, le taux de ces
infections est entre 12 et 13% au niveau national. Mais celles des
sites opératoires ont atteint les taux de 16% à 20%. Elles sont encore
plus élevées dans les services de réanimation, où le taux est de 30% au
niveau national, selon le professeur Belkacemi, chef de service de
réanimation à l’hôpital de Beni Messous, qui intervenait hier, lors des
Journées médicochirurgicales de l’hôpital de Beni Messous.
Pour lui, les infections nosocomiales représentent un problème de
santé publique majeur au plan national et même mondial. Les principales
mesures à prendre pour minimiser le risque de ces infections sont,
selon lui, « le renforcement et l’amélioration de l’hygiène
hospitalière ». Ces infections touchent, notamment, les personnes
hospitalisées vulnérables, dont les personnes âgées, les
immunodéprimées et celles souffrant de maladies chroniques, a-t-il
précisé. Ce qui aggrave le risque de mortalité, a-t-il indiqué en
relevant que le taux élevé constaté dans les services de réanimation,
est dû à l’utilisation de plusieurs instruments, notamment des tubes
que les médecins réanimateurs introduisent par différentes voies chez
les personnes malades.
L’observance des protocoles de lavage des mains n’est pas
suffisamment respectée par le personnel de santé. Le stockage des
déchets, présentant des risques d’infection avant leur élimination, se
fait loin des normes requises. Ce diagnostic a été établi par des
spécialistes de la santé publique, s’appuyant sur une statistique
soulignant que 50 à 60% des infections sont imputables au lavage des
mains avec un pain de savon. Le corps médical, lui, estime que cette
manière de procéder doit être bannie des structures de santé publique
au profit des savons liquides antibactériens jugés beaucoup plus
fiables.
Par ailleurs, dans le cadre de cette journée, onze ateliers
thématiques en médecine, entre autres, sur la prévention et le
dépistage des cancers, la prise en charge de l’hypertension artérielle
en médecine interne, sont animés par des professeurs en médecine au
profit des étudiants. Une opportunité pour améliorer la qualité des
soins et informer le personnel soignant des dernières données en
matière de prise en charge des malades.
Par Djamila Kourta el watan