UN MYSTÉRIEUX LOGICIEL SÈME LA PANIQUE CHEZ LES DJIHADISTES
Le Mossad infiltre le système de cryptage du GSPCC’est une drôle d’affaire qui secoue les milieux djihadistes d’Algérie
et d’ailleurs. Un logiciel, appelé Asrar Al-Moujahidine (secrets de
combattants), utilisé par les groupes affiliés à Al-Qaïda pour crypter
leurs communications sur Internet, serait piégé.
L’alerte a été donnée par des internautes sur les forums “djihadistes”.
Ce logiciel de cryptage et de chiffrage qu’utilise notamment le GSPC
dans ses courriels serait infesté de programmes espions.
Les groupes d’Al-Qaïda dans le monde pensaient sécuriser leurs
communications à travers des fichiers réputés impénétrables grâce à un
système de chiffrage digne des grandes boîtes informatiques. Mais ce
système est remis en question depuis que des programmeurs ont découvert
que Asrar
El-Moujahidine a été fabriqué par des informaticiens travaillant pour le… Mossad.
En plus décrypté. Un islamiste du Yémen transfère un fichier qu’il croit
inviolable vers un ordinateur se trouvant chez un terroriste du GSPC.
Le fichier peut contenir des informations confidentielles, des plans
d’attentats ou encore des manuels de fabrication de bombes. Le logiciel
Asrar compresse le fichier et le chiffre avec des codes de cryptages
sophistiqués qui, pour Al-Qaïda, ne serait qu’en leur possession.
Or, comme l’explique bien un des informaticiens sur le réseau
électronique des Moujahidine : “Qui est ce frère, tellement génial qui, à
lui seul, a pu concevoir un logiciel Asrar qu’un laboratoire
informatique ne pourrait pas concevoir ? Dans quelle prison a-t-il
séjourné ? Quel est son passé dans le mouvement djihadiste ? Qui a été
son avocat ?” Des interrogations qui portent essentiellement sur la
manière dont ce logiciel a atterri sur les laptops des membres
d’Al-Qaïda, même les plus influents, qui l’utilisent pour sécuriser
leurs fichiers.
Pour d’autres commentaires, le concepteur ne peut être qu’un service de
renseignements occidental qui a mis en ligne ce logiciel piégé en ayant
toutes les sources de décryptage des messages des terroristes dans le
monde.
Le Mossad israélien et les services britanniques sont expressément
accusés de l’avoir diffusé afin de retracer toutes les liaisons Internet
et téléphoniques des membres d’Al-Qaïda. Un autre djihadiste avertit
des conséquences de cet espionnage à large échelle des services
israéliens.
“Il risque de nous arriver comme après l’opération Manhattan (en
référence au 11 septembre 2001) quand nos frères ont cru que le logiciel
BJB était sécurisé. De nombreux djihadistes ont été arrêtés au Pakistan
et en Afghanistan car les taghut savaient où ils se trouvaient.” “Ils
écoutent tout, lisent tout et les conversations entre les terroristes du
GSPC n’ont pas de secret pour eux”, confirme un spécialiste de
logiciels en évoquant l’instrument de cryptage Asrar.
Paradoxalement, les hommes de Droukdel ne sont pas immunisés malgré les
précautions qu’ils prennent à travers leur “forum d’Al Andalus” qui leur
sert de plate-forme Internet pour diffuser messages, communiqués et
vidéos de leurs attentats.
Espionné, le GSPC est également traqué par les services de lutte contre
la cybercriminalité en Algérie qui ont enregistré de nombreux succès,
qui demeureront confidentiels, puisqu’ils sont arrivés à casser certains
codes utilisés par les salafistes afin de mieux anticiper leurs
attentats. Bizarrement, le groupe du DHDS (Humat al-dawâa salafia),
groupe dissident du GSPC qui se trouve à l’Ouest, n’a pas pu être
infiltré par ces chevaux de Troie espions puisqu’il continue d’utiliser
des systèmes de communication sur Internet primaire que les puissantes
machines de surveillance informatiques ont délaissé depuis des années en
Israël, en Europe ou aux États-Unis.
“C’est comme si vous utilisiez des ondes radio de courte fréquence face à
de gigantesques satellites. Les terroristes reviennent aux méthodes
rudimentaires pour déjouer l’arsenal technologique sophistiqué qui leur
est consacré”, explique un expert.
En tout état de cause, cette affaire de logiciel espion israélien au
cœur des forums d’Al-Qaïda suscite des interrogations bien au-delà des
milieux djihadistes qui sont les premiers ciblés.
Liberté
Mer 11 Aoû - 15:56 par skah