ALGER (Reuters) - La femme de Mouammar Kadhafi, Safia, sa fille Aicha et ses fils Hannibal et Mohammed, se sont réfugiés en Algérie lundi matin, rapporte l'agence algérienne de presse APS.
Citant un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, l'APS précise que cette arrivée a été signalée aux Nations unies et aux autorités rebelles libyennes.
L'épouse de Mouammar Kadhafi, "Safia, sa fille Aicha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 08h45 par la frontière algéro-libyenne", indique l'agence de presse.
Cette information a été portée à la connaissance du secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen (CNT), ajoute-t-elle.
Le gouvernement mis en place par les insurgés libyens estime qu'Alger commettrait un acte d'agression en accordant l'asile aux membres de la famille de Kadhafi et va réclamer leur extradition.
"Nous nous sommes engagés à accorder un procès équitable à tous ces criminels, et nous considérons par conséquent qu'il s'agit d'un acte d'agression", a réagi Mahmoud Chamman, porte-parole du Conseil national de transition.
"Nous conseillons à tous de ne pas protéger Kadhafi et ses fils. Nous les traquerons où qu'ils se trouvent et les arrêterons", a-t-il ajouté.
Les rebelles libyens ont accusé par le passé l'Algérie de soutenir le colonel dans la guerre civile qui se déroule en Libye, une accusation démentie par les autorités algériennes.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a engagé des discussions avec un responsable des rebelles, a annoncé l'APS plus tôt dans la journée. Il s'agit du premier contact à haut niveau après des mois de relations tendues avec la nouvelle direction libyenne.
L'Algérie est le dernier pays d'Afrique du Nord à ne pas avoir reconnu le Conseil national de transition comme le nouveau gouvernement de fait de la Libye après la prise du QG de Mouammar Kadhafi à Tripoli.
Richard Valdmanis à Tunis et Marie-Louise Gumuchian à Alger; Gérard Bon, Henri-Pierre André et Pierre Sérisier pour le service français