Question
Quelles sont les choses que l’on recommande de faire pendant le jeûne de Ramadan ? Quelles sont celles qui sont détestables pendant le jeûne ? Et enfin, quelles sont celles qui sont permises ?
Réponse
Premièrement, les choses que l’on recommande de faire pendant le jeûne de Ramadan sont :
Le suhûr (i.e. le repas de préparation du jeûne avant al-fajr), plus il est retardé mieux c’est. Le bien-aimé Al-Mustafâ [1] dit : "Prenez le suhûr car il contient une bénédiction".
Faire l’économie des paroles inutiles.
Multiplier les aumônes et la bienfaisance et notamment envers les proches.
La lecture et l’étude du Coran et la profusion du dhikr. [2]
Hâter la rupture du jeûne après le coucher du soleil et avant la prière d’al-maghrib.
Dire la prière (du`â’) hérité du Prophète : "Allâhumma laka sumt, wa `alâ rizqika aftart, wa `alayka tawakkalt, wa bika âmant, dhahaba adh-dhama’u wa batallat il-`urûqu wa thabuta al-ajru bi’idhnillâh. ighfir lî yâ rabb al-`âlamîn. al-hamdulillâh illadhî a`ânanî fasumt wa razaqanî fa’aftart" (traduction : Dieu, pour toi j’ai jeûné, et avec la subsistance que tu m’a donnée, j’ai rompu mon jeûne. Sur Toi je compte et en Toi je crois. La soif s’est étanchée et les veines se sont humidifiées et la rétribution s’est établie par la volonté d’Allâh. Pardonne-moi Seigneur des Univers. Louange à Allâh qui m’a donné la force de jeûner et m’a donné de quoi rompre mon jeûne.)
al-i`tikâf (la retraite) les dix derniers jours de Ramadan ne serait-ce que moins d’une heure à la mosquée ou bien accomplir les prières d’al-fajr et d’al-`ishâ’ à la mosquée ou encore la prière des tarâwîh [3] en congrégation ou individuellement.
Les choses détestables (i.e. à éviter) pendant le jeûne (makrûhât as-siyâm) :
Le baiser et tout préambule de l’acte sexuel tels que les accolades, les caresses et le regard, si tant est que cela excite l’individu.
Les échanges d’insultes, d’injures et de sobriquets.
Le rinçage de la bouche et du nez sans raison.
Deuxièmement, les choses permises sont :
Les piqûres intraveineuses et sous-cutanées ne rompent pas le jeûne si elles sont curatives. Mais si elles sont nutritives et anesthésiantes alors, naturellement, elles rompent le jeûne à une divergence près pour Ibn Taymiyah qui autorisait les piqûres intraveineuses et sous-cutanées dans l’absolu.
Par ailleurs, n’est pas cause de rupture du jeûne tout ce qui atteint l’appareil digestif par une voie non originelle comme le fait de mettre du kohl dans l’oeil, de toucher l’oeil ou d’y mettre du collyre ou d’en mettre dans les oreilles. Il en est de même pour les onctions des blessures connexes à l’appareil digestif, l’usage des suppositoires ou des paumades pour les hémorroïdes, l’application d’huile et de héné sur les cheveux - même si leur goût se ressent dans la bouche car il y est arrivé par l’intermédiaire des pores et non par la voie originelle (i.e. la bouche). On narre d’après `Â’ishah - qu’Allâh l’agrée - que : "Le Prophète a mis du kohl pendant le Ramdan alors qu’il jeûnait." De même, le vomissement involontaire ne rompt pas le jeûne car la personne n’a pas fait exprès. Mais, si au contraire la personne s’est faite vomir volontairement, alors son jeûne est rompu. A ce sujet Abû Hurayrah narre que le Prophète - paix et bénédictions d’Allâh sur lui - a dit : "Celui qui vomit malgré lui ne doit aucune compensation et que celui qui vomit volontairement refasse son jeûne."