«Vagues de mer». Tel est l'intitulé d'une importante manœuvre opérée par le deuxième commandement régional de la Gendarmerie nationale hier dans la wilaya de Aïn Témouchent.
Lutte antiterroriste, protection de hautes personnalités, interventions dans des prises d’otages, comptent parmi les domaines d’intervention de ce corps des forces de sécurité.
Plus de 912 éléments, des sections spéciales d’intervention (SSI), des groupes d’intervention (GIR) et autres, six groupements de wilaya de la Gendarmerie nationale relevant du deuxième commandement régional, ont participé à cette manœuvre.
Il s’agit des groupements des wilayas de Aïn Témouchent, de Sidi Bel-Abbès, d’Oran, de Tiaret, de Tlemcen et de Relizane. Les moyens matériels déployés pour cette manœuvre sont considérables. C’est ainsi que deux hélicoptères, 115 véhicules et 102 tentes équipées, 6 camions-citernes, entre autres, ont été mis à contribution dans cette manœuvre.
Ces tentes ont été installées à Sassel, commune de Ouled Boudjemaâ, daïra d’El Amria. C’est dans ces lieux que des entraînements, aussi bien physiques, de maniement d’armes, stratégiques et techniques, ont eu lieu, une vingtaine de jours durant pour cette manœuvre.
Simulation d’attentat contre une haute personnalité
Cette manœuvre a concerné, entre autres, une éventuelle menace terroriste contre une haute personnalité. Les préparatifs ont été présentés et expliqués, hier, au wali de Aïn Témouchent, M. Bouderbala, en présence de plusieurs hauts responsables de la Gendarmerie nationale et du chef de la sûreté de wilaya de Aïn Témouchent, M. Mahmoudi.
L’explication théorique a précédé celle opérationnelle. En effet, une impressionnante démonstration a été préparée par la Gendarmerie nationale. Cette manœuvre a été supervisée par le colonel Abdaoui, du commandement de la Gendarmerie nationale et le colonel Menad, commandant régional.
«Trois terroristes armés sont aperçus»
Le campement, entouré d’une faune dense, est très efficacement surveillé. Des éléments sont postés dans le moindre coin, anticipant sur une éventuelle tentative d’attaque terroriste.
Après les présentations théoriques, les gendarmes s’apprêtaient à passer à la démonstration sur terrain. Les éléments ainsi que les officiers et officiers supérieurs, accompagnés par le wali et le chef de la sûreté de wilaya, montent à bord des véhicules.
Au bout de quelques kilomètres, le cortège s’arrête. Les hélicoptères survolaient les lieux. Un message est lancé au poste talkie-walkie d’un officier de la gendarmerie.
«Des citoyens ont aperçu trois terroristes armés», est le contenu de ce message. Le dispositif se met en place. Ces terroristes veulent cibler une haute personnalité visitant la wilaya de Aïn Témouchent.
Un attentat par lequel les terroristes cherchent l’effet médiatique. Toute cette opération est une simulation, de même que l’alerte aux trois terroristes armés, mais se base sur une actualité sur laquelle la Gendarmerie nationale s’appuie pour mener cette opération et, par là, prévenir de tels attentats.
«Malgré la réduction, très sensible, de leurs capacités de nuisance, et le désarroi ainsi que l’instabilité qui règnent dans leurs rangs, grâce aux coups qui lui sont portés par les forces de l’ANP et de sécurité, les terroristes pourraient, éventuellement, faire une telle tentative pour essayer de prouver leur existence», explique un officier supérieur de la Gendarmerie nationale.
La bâtisse abandonnée encerclée
Peu de temps après, et dans le cadre de cette manœuvre, trois individus armés arrivent en courant, kalachnikovs à la main, et s’abritent à l’intérieur d’une bâtisse abandonnée. Dès leur entrée dans cette maison, un véhicule de la Gendarmerie nationale arrive en trombe. Les éléments de sécurité et d’intervention qui s’y trouvaient se positionnent rapidement.
Un des gendarmes vérifie, à l’aide d’un appareil, si des bombes n’ont pas été dissimulées autour de cette bâtisse par les terroristes.
Un autre véhicule arrive en trombe et poursuit son chemin. Sa mission est de surveiller une des issues par lesquelles les terroristes pourraient tenter de s’échapper. Un autre véhicule de la gendarmerie arrive et, lui, surveille un autre accès.
Au bout de quelques secondes, la bâtisse abandonnée est complètement encerclée par des éléments postés un peu partout et dans des endroits stratégiques. D’autres tireurs embusqués de la gendarmerie sont positionnés dans les bois. Aucune chance n’est donnée aux terroristes.
L’assaut
Tout est fin prêt pour l’assaut. Des éléments, vigilants et prêts à riposter, se postent à l’entrée de cette bâtisse. Des échanges de coups de feu se font entendre. Des balles à blanc pour les besoins de cette manœuvre. Très vite, les éléments ont pris la décision de tenter de s’infiltrer dans cette construction.
Là, les avantages des entraînements efficaces sont visibles. Très vite, des éléments se regroupent devant les murs pour constituer une sorte d’échelle humaine à leurs collègues. C’est ainsi que ces éléments arrivent à escalader, très rapidement, ces murs et neutraliser les terroristes qui se trouvaient à l’intérieur de cette bâtisse.
L’opération est réussie. Deux des terroristes sont abattus et le troisième capturé. Ils sont transférés très rapidement. Les corps à bord d’une ambulance et le capturé à bord d’un véhicule de la gendarmerie. Les véhicules démarrent en trombe.
Les hélicoptères quittent les lieux. Des gendarmes continuent à ratisser les alentours de cette bâtisse. Cette simulation a démontré la capacité d’intervention rapide de la gendarmerie et son efficacité de neutralisation des terroristes.
Intervention pour la libération d’un otage
La haute personnalité visée par cet attentat a pu, ensuite, effectuer sa visite. Cette simulation montrait comment le dispositif de la gendarmerie est tracé pour éviter tout éventuel attentat contre cette personnalité. Des techniques maîtrisées par ce corps des forces de sécurité, à l’instar des autres forces et services de sécurité algériens.
Des démonstrations qui ont concerné, par ailleurs, l’intervention dans la libération d’un otage. Pour cette manœuvre, les gendarmes ont simulé la prise d’otage d’un responsable local par des groupes de jeunes.
Une prise d’otage qui aurait eu lieu en parallèle à des émeutes. Des brigades anti-émeutes ont fait leur entrée. Pour cette manœuvre, des bouts de bois, remplaçant des pierres, ont été lancés.
Du gaz lacrymogène «sans aucun effet secondaire» a été utilisé. Le feu est né en plusieurs endroits, des scènes ressemblant à de vraies émeutes. Les émeutiers sont repoussés et les éléments anti-émeutes, renforcés par des engins, arrivent au lieu de la détention de l’otage.
L’endroit est encerclé et l’otage libéré. Les auteurs de cette prise d’otage ont été arrêtés et embarqués. Il s’agissait, répétons-le, de simulations entrant dans le cadre de cette manœuvre, mais qui renseignent sur la rapidité et l’efficacité de ces interventions.
12 000 hommes pour les escortes
«Près de 18 000 hommes représentent la capacité d’intervention de la Gendarmerie nationale», annonce le commandement de la Gendarmerie nationale.
La mission de la gendarmerie n’est pas seulement répressive des différents crimes. Ce corps des forces de sécurité participe «à la prise de conscience des responsables locaux de la nécessité d’instaurer un dialogue avec les citoyens».
Il est à noter, d’autre part, que «plus d e 12 000 hommes sont quotidiennement engagés dans l’exécution de missions d’escorte de personnalités, d’étrangers, de convois de trains, etc».
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