Peu après 11h30 TU (13h30 en France), la sonde LCROSS de la Nasa a achevé sa mission en s’écrasant dans un cratère lunaire, près du pôle sud. Tôt ce matin la sonde LCROSS s’est séparée de la fusée Centaur avec laquelle elle voyageait depuis le 18 juin dernier. Les deux ont foncé droit sur la Lune jusqu’à atteindre le fond du cratère Cabeus, la cible choisie par les équipes de la Nasa.
Centaur s’est écrasée en premier, suivie par LCROSS. De nombreux satellites, terrestres et spatiaux, avaient les yeux tournés vers le site de l’impact afin d’observer les nuages de poussières attendus après le choc. Dans les locaux du centre de recherches Ames de la Nasa, en Californie, les scientifiques analysent les données. Une conférence de presse est prévue à 16h00 (heure de Paris).
Aucun flash lumineux n’a été vu après l’impact de Centaur. D’après les toutes premières informations échangées sur Twitter, aucun flash lumineux ni aucun éjecta n’a été vu depuis le télescope de Mauna Kea, à Hawaii. Idem pour un observatoire situé près de San Diego (Palomar Observatory): son télescope n'a détecté aucun panache.
L’objectif de cet impact est de soulever de la matière du fond d’un cratère lunaire très froid, sensé héberger de la glace d’eau ou de l’hydrogène. (lire Le projectile change de cible).
Le projectile change de cible
La sonde américaine LCROSS doit s’écraser dans un cratère du pôle sud de la Lune dans 10 jours. La Nasa a modifié la cible pour augmenter ses chances de tomber sur de la glace.
Afin de tomber là où la présence d’hydrogène est la plus probable, avec les concentrations les plus élevées, les responsables de la mission LCROSS à la Nasa ont changé la cible de la sonde-projectile. Ce n’est plus le cratère Cabeus A qui est visé mais son voisin, Cabeus (tout court). Le premier mesure 40 kilomètres de diamètre, le second presque 100 km.
Cependant ce n’est pas la taille qui est en jeu mais la concentration d’hydrogène. LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite), partie le 18 juin dernier en compagnie de la sonde d’observation LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter), doit s’écraser dans un cratère du pôle sud de la Lune afin d’exposer un panache de débris dans lequel les scientifiques espèrent détecter la présence d’hydrogène.
Certains cratères sont en effet soupçonnés d’abriter, à l’abri de la lumière du Soleil, de la glace d’eau, ou du moins de l’hydrogène et de l’oxygène que des astronautes pourraient le cas échéant utiliser pour s’hydrater ou pour remplir (d’hydrogène) le réservoir de leur vaisseau.
L’équipe de LCROSS a tenu compte des tout derniers résultats fournis par LRO Lunar Prospector ou encore par la sonde Chandrayaan-1 (lire Qui a dit que la Lune était sèche ?). Un instrument embarqué à bord de LRO, un détecteur de neutron (Lunar Exploration Neutron Detector) destiné à cartographier l’hydrogène, indique une source importante dans le cratère Cabeus.
L’impact prévu le 9 octobre prochain va se dérouler en deux temps : c’est d’abord la fusée Centaur qui propulse LCROSS qui va s’écraser, donnant ainsi à la sonde l’occasion d’observer le panache de débris. LCROSS plongera à son tour, sous les yeux de plusieurs observatoires et télescopes braqués sur le site de l’impact.
Pour être observé depuis la Terre, le panache soulevé dans Cabeus devra être plus haut car ce cratère est plus profond que le premier qui avait été choisi, précise la Nasa. Cet inconvénient devrait être compensé par l’ombre projetée par le bord du cratère qui fournit un arrière-plan foncé idéal pour le contraste, poursuit l’agence spatiale américaine dans son communiqué.
La trajectoire de LCROSS a déjà subi des corrections ; le point exact de l’impact sera affiné au cours des derniers jours de la mission.
Par Sciences et Avenir