Le nouveau Facebook déclenche une vague de protestationsC'est reparti : depuis la mise en ligne de la
nouvelle version de Facebook la semaine dernière, des utilisateurs en
colère se mobilisent. Ils sont plus d'1,3 million à avoir rejoint le
groupe "
Pour un retour de Facebook à la normale" et un demi-million à demander, "
S'il vous plaît, rendez-nous l'ancien"
Facebook. Prenant les devants, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg,
avait lui rejoint dès la semaine dernière le groupe de "
Ceux qui critiquent automatiquement les nouvelles versions".
Les
équipes de Facebook commencent en effet à avoir l'habitude des
mouvements de protestation. Et malgré quelques menus ajustements, on
maintient généralement le cap, défiant les critiques. L'histoire leur
donne raison. L'audience continue de progresser à grande vitesse dans
le monde entier. Le passage au temps réel en mars, sur le modèle de
Twitter, a ainsi rempli son objectif en permettant d'augmenter le temps
passé sur le site.
Or, il faut se souvenir que cette ancienne
présentation avait, elle aussi, conduit à un profond bouleversement des usages et provoqué son lot de réactions
véhémentes en mars dernier. Et qu'il en
a été de même pour la plupart des modifications, même mineures. Les
internautes qui passent des dizaines d'heures chaque mois sur Facebook
supportent mal que l'on bouscule leurs habitudes.
La
mobilisation de la semaine serait-elle donc un non-événement ? La seule
manifestation d'une résistance au changement et d'une tendance à râler
face à chaque nouveauté ? Cette conclusion serait précipitée.
Les dernières modifications posent deux vraies questions, l'une sur les choix et l'autre sur la méthode.
- Un manque de préparation et de pédagogie. Facebook
en avait beaucoup fait lors du précédent changement, prévenant ses
membres bien en avance sans parvenir à désamorcer la critique. Cette fois, les modifications n'ont pas été
présentées avant leur mise en ligne, sinon par des documents internes publiés à l'insu de Facebook. Et l'annonce s'est limitée à un billet sur le blog officiel. C'est peu, lorsque l'on s'adresse à une communauté de 300 millions de personnes.
- Une réactivité qui confine à l'inconstance.
Facebook continue d'évoluer, au gré des
tendances. Il a repris beaucoup des bonnes idées de Twitter, tandis que
les équipes de FriendFeed l'ont rejoint pour travailler sur les mises à
jour en temps réel. Bref, le site n'est pas figé. Mais il défait
parfois ce qu'il a fait en quelques mois, nourrissant une certaine
confusion. Exemple avec les groupes
et les demandes d'amis, écartés du "news feed", et finalement
réintégrés.
Que reproche-t-on à Facebook ?
Cette fois, les critiques se concentrent précisément sur la
distinction entre le flux des
Actualités en direct (Live feed) et du Condensé des actualités (News
feed). Le premier, qui a récupéré la notification des nouveaux amis,
des ajouts de groupes, des tags de photos, est très complet. S'il est
possible d'ôter un de ses amis ou une application, les réglages
sont limités. Le second tombe dans l'excès inverse.
Dans le
fond, on voit pourtant ce que Facebook a cherché à faire. Il s'agit de
répondre, sur un même site, à divers usages. Les membres qui
viennent une fois de temps en temps préféreront le condensé. Les autres
le direct, et s'appuieront sur les filtres pour tamiser le flux d'informations. On est loin d'un Twitter,
qui ne dispose que d'un affichage uniforme, même si certaines
applications fournissent quelques options supplémentaires.
Seulement,
on en revient ici à l'inconstance et aux lacunes dans les explications.
Combien d'utilisateurs de Facebook navigueront entre le condensé et
le direct ? Combien joueront avec les filtres pour n'afficher que les
statuts ? Assez peu, à voir la popularité des groupes contestataires qui prouvent que ces
modifications sont encore incomprises. Jusqu'à la prochaine version de Facebook ?
LE FIGARO
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