L’augmentation du SNMG laminée par la hausse des prix : Le rythme annuel de l’inflation grimpe à 5,7% L’insignifiante revalorisation salariale décidée lors de la 13e tripartite
ne sera d’aucun impact sur le pouvoir d’achat. La
hausse généralisée des prix de large consommation lamine les infimes
bénéfices apportés par la hausse du Snmg et des petites retraites. Le
dernier taux d’inflation, rendu public hier par l’Office national des
statistiques (ONS), confirme une tendance à la hausse des prix des
produits de large consommation. Le rythme d’inflation moyen pour les 11
premiers mois de l’année en cours a atteint 5,7% contre 4,3% durant la
même période de l’année dernière. Cette poussée inflationniste est
imputable à l’augmentation de 8,1% des produits du groupe des biens
alimentaires, avec 21,03% pour les produits agricoles frais. En
revanche, les prix des produits alimentaires industriels ont enregistré
une légère baisse de 0,82%.
Cela dit, les prix des produits agricoles frais continuent à subir
le diktat des commerçants, en l’absence d’un mécanisme de régulation
capable de mettre de l’ordre dans la maison. A défaut d’assumer leur
mission, les deux instances en charge de cette question, le ministère
de l’Agriculture et celui du Commerce en l’occurrence, continuent à
échanger les accusations et à mettre en place des commissions inutiles,
qui ne servent qu’à noyer davantage ce récurrent casse-tête. Les prix
des produits manufacturés ont connu aussi une hausse de 3,62%, alors
que ceux des services ont augmenté de 4,17%. A l’exception de la baisse
des prix des huiles et graisses (-20,94%) et du lait, fromages et
dérivés (-0,89%), tous les autres produits du groupe alimentation
s’étaient inscrits en hausse, notamment la viande de mouton (27,38%),
les légumesfrais (21,90%), les œufs (20,78%) et les poissons frais avec
20,45%, précise la note de l’ONS reprise par l’APS.
Toute la catégorie des viandes est touchée par la hausse en
question. Les prix de la viande bovine ont connu une hausse de 18,58%,
tandis que la viande blanche (poulet) a augmenté de 17,96%. La pomme de
terre, dont les prix oscillent inexplicablement entre 50 et 70 DA, a
connu une hausse de 16,65%, alors que les tarifs des fruits frais ont
augmenté de 8,96%. La hausse est donc généralisée et touche aussi les
produits du « panier » de biens et services. La hausse la plus
importante après celles des produits alimentaires, a été enregistrée
par le groupe « éducation, culture et loisirs » avec 6,39%, « transport
et communication » 3,87%, « santé et hygiène corporelle » 3,38%. La
hausse a touché également les groupes « logement et charges » 2,59%.
Sur l’ensemble de l’exercice 2009, la plus importante hausse a été
enregistrée au mois d’août (+1,6%) qui a coïncidé avec le mois de
Ramadhan.
Pour le mois de novembre 2009, le nouvel indice des prix à la
consommation de l’ONS a connu une variation de 0,3% par rapport à
octobre (+0,2%), précise l’organisme de statistiques, rappelant que le
mois de novembre 2008 avait enregistré une stagnation. Le calcul de
l’inflation pour le mois de janvier de l’année 2010 devra inclure la
hausse du Snmg, qui pourrait faire grimper à nouveau le taux de
l’inflation. En définitive, l’insignifiante revalorisation salariale
décidée lors de la 13e tripartite ne sera d’aucun impact sur le pouvoir
d’achat des ménages puisque la tendance des prix des produits de large
consommation affiche en hausse. Echec et mat.
Par Ali TitoucheAL WATAN