Etats-Unis : cinq pays africains visés par le renforcement du contrôle des passagersUn passage au scanner corporel, à Los Angeles en 2008
AFP
Washington
a publié la liste des pays dont les passagers devront subir des
contrôles renforcés, après l’attentat manqué du 25 décembre. Cinq des
quatorze pays visés sont africains.Des millions de
voyageurs africains vers les Etats-Unis vont subir les conséquences de
l’attentat manqué du 25 décembre 2009 sur le vol Amsterdam-Detroit.
Dans les aéroports, des procédures spécifiques pour les passagers de
quatorze pays, dont cinq africains ont été dévoilées dimanche 3
janvier, alors même que les Etats-Unis annonçaient l’assouplissement
des mesures exceptionnelles de contrôle pour les passagers provenant
des autres pays, qui avaient été prises peu après l’
attentat manqué perpétré par le jeune nigérian
Umar Farouk Abdulmutallab.
13 pays musulmans sur 14 Sur le continent, l’Algérie, la Libye, le Nigeria, et la Somalie
font partie la « liste grise » américaine. L’Iran, le Soudan, la Syrie
et Cuba (seul pays non-musulman de la liste), désignés par Washington
comme « soutiens du terrorisme », sont aussi visés, ainsi que
l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, le Liban, l’Iraq, le Pakistan et le
Yémen. Parmi les quatorze pays cités, treize sont à majorité musulmane.
Palpation de l’ensemble du corps Les ressortissants de ces quatorze États - même ceux résidants aux
Etats-Unis ou en provenance d’autres pays -, comme tous les passagers
venant directement des pays listés et ceux qui y ont transité sont
concernés par les nouveaux contrôles. Ceux-ci incluent notamment des
palpations sur l’ensemble du corps, ainsi qu’une fouille renforcée des
bagages à main.
Dans les pays suffisamment équipés, ils devront aussi passer par des
« scanners corporels » qui permettent de voir à travers les vêtements.
Des détecteurs de traces d’explosifs seront aussi employés.
Contrôle au facièsEn réalité, c’est la délicate question du contrôle au faciès qui se
pose. Légalement impossible à mettre en œuvre de manière systématique,
elle a cependant le vent en poupe chez les conservateurs américains.
« L'immense majorité des musulmans sont des gens fantastiques, a
récemment argué Peter King, représentant républicain de l'Etat de New
York sur la chaîne Fox News. Mais 100% des terroristes islamistes sont
musulmans, et ce sont nos ennemis aujourd'hui. Alors, même s'il ne faut
pas adopter la religion comme critère de contrôle, nous ne devrions pas
non plus reculer et exclure (les musulmans) des listes » des personnes
surveillées, a-t-il conclu.
Poussé à la fois par son opinion publique mais aussi par le parti
républicain, Washington s’est donc résolu à adopter la solution du
contrôle en fonction des origines géographiques.
Jeune Afrique