Un second groupe revendique l'attaque du bus togolais
J.J. (avec agences)
L'attaque
s'est produite dans l'enclave angolaise du Cabinda, à quelques
kilomètres de la frontière avec le Congo Brazzaville. (Carte
lefigaro.fr)
Après
les Forces de libération de l'Etat du Cabinda-Position militaire, un
autre groupe séparatiste a annoncé être derrière l'attaque meurtrière
de vendredi contre l'équipe de football du Togo. Le point complet sur
ce drame qui perturbe l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations. Où en est l'enquête ? Deux suspects ont été arrêtés dimanche par la police togolaise dans
l'enclave du Cabinda.Leur identité reste mystérieuse. Le procureur de la province du Cabinda
s'est contenté d'annoncer leur arrestation sur les ondes de la radio
nationale, sans donner plus de détails. Selon l'agence d'Etat Angop, il
s'agit de deux séparatistes cabindais, «capturés sur les lieux» de la
fusillade, sur la route de Massabi qui relie la province du Cabinda au Congo-Brazzaville.
Où se trouve l'équipe togolaise ? Les
Eperviers ont quitté dimanche soir leur camp de base à Cabinda pour
rejoindre Lomé, la capitale du Togo. Leur avion a atterri vers minuit.
L'équipe a été accueillie par le premier ministre Gilbert Houngbo.
Plusieurs ministres du gouvernement, ainsi que des parents des victimes
étaient également présents. Plusieurs centaines de supporteurs étaient
également massés à l'entrée du salon d'honneur de l'aéroport pour les
accueillir.
Quel est le bilan de l'attaque ? Il
oscille toujours entre deux et trois morts. Deux membres de
l'encadrement des Eperviers sont décédés des suites de leurs blessures.
Mais le doute persiste sur la mort du chauffeur du bus. Il avait été
annoncé mort par différentes sources vendredi. Mais un journal angolais
annonçait dimanche qu'il serait bien vivant. «Il va bien. Il est
conscient et arrive à décrire tout ce qui s'est passé », déclare le
secrétaire provincial de la santé à Cabinda. Quant au gardien de
but de la sélection togolaise, Kodjovi Obilalé, blessé durant
l'attaque, il a été déclaré lundi «complètement hors de danger» par
l'un des chirurgiens qui l'ont opéré à Johannesburg, en Afrique du Sud,
où il avait été transféré. Les médecins précisent qu'ils surveilleront
ces prochains jours les risques d'infection, ajoutant que la balle
ayant atteint le footballeur dans le bas du dos et à l'abdomen n'a pas
pu être extraite.
Qui est à l'origine de l'attaque ? Les
Forces de libération de l'Etat du Cabinda-Position militaire (Flec-PM),
groupe né en 2003 d'une dissidence du principal mouvement séparatiste,
le Front de libération de l'enclave du Cabinda (Flec), ont revendiqué
cette action et menacé de mener d'autres attaques. Un dirigeant du
mouvement séparatiste exilé en France, Rodriguez Mingas, a expliqué sur
France Info que les rebelles visaient les soldats angolais accompagnant
l'autocar. «La guerre va continuer, tous les coups sont permis pendant
la guerre», a-t-il prévenu. Il a confirmé que «deux mois avant
le début de la CAN », les rebelles avaient envoyé des courriers au
président de la Confédération africaine du football Issa Hayatou pour
l'informer «du danger qu'il peut encourir en organisant la CAN». Tout
en précisant que «cela ne fait que commencer».
La réaction du Quai
d'Orsay a été immédiate. «Ces propos sont inacceptables, et nous les
condamnons fermement. Ils ne resteront pas sans suite», a assuré
Bernard Valéro, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
«L'appel à la violence, l'incitation à la violence ne peuvent pas être
justifiés par aucune raison que ce soit, et nous condamnons
vigoureusement les propos de ce personnage». Mardi, un deuxième
groupe indépendantiste du Cabinda a revendiqué cette attaque
meurtrière, en expliquant dans un entretien téléphonique avec l'Agence
France-Presse tirer systématiquement sur les convois escortés au
Cabinda par des forces de sécurité angolaises.
La Coupe d'Afrique des Nations est-elle menacée ? Malgré
les avertissements du Flec-PM et les appels à annuler la compétition,
les autorités angolaises et la Confédération africaine de football
(CAF) ont décidé de poursuivre
la CAN,
qui s'est ouverte dimanche soir à Luanda sur un match nul 4-4 entre
l'Angola et le Mali et doit s'achever fin janvier. Le gouvernement a
promis que la sécurité des équipes serait garantie, tant à Cabinda que
dans les trois autres villes-hôtes, Luanda, Benguela et Lu
le figaro