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 La Chine paie le dogme de l'enfant unique

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minouche kerro
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MessageSujet: La Chine paie le dogme de l'enfant unique   La Chine paie le dogme de l'enfant unique EmptySam 16 Jan - 17:00

La Chine paie le dogme de l'enfant unique






Par Arnaud de La Grange - Correspondant à Pékin











La Chine paie le dogme de l'enfant unique 3a42b3d2-e9ba-11de-9faa-e6c61d562e75
Fresque muralede propagandepour l'enfantunique, dans la province de Guangdong.
Crédits photo : Mark HENLEY/PANOS-REA




Depuis
1980 jusqu'à aujourd'hui, il serait né 38 millions de garçons de plus
que de filles. Pékin commence sérieusement à craindre les effets
pervers d'une politique qui, au-delà des drames humains, crée de graves
déséquilibres sociaux et démographiques.





La Chine paie le dogme de l'enfant unique Coeur-
Et
voilà que la plus sérieuse presse chinoise chante un drôle de refrain.
«Où sont les femmes ?» pouvait-on y lire l'autre jour en gros titres,
sans pour autant en déduire que le fameux tube de Patrick Juvet ait un
jour poussé sa notoriété hors de l'aire francophone. Le contexte de la
citation n'était d'ailleurs pas très disco, mais au contraire des plus
académiques puisqu'il a trait à l'évolution démographique chinoise. Un
cri d'alarme sur la masculinisation accélérée de la société chinoise,
qui pourrait pousser à une révision du dogme de l'enfant unique en
vigueur depuis près de trente ans. Comme toujours en Chine quand
on parle chiffres, le déséquilibre donne le vertige. Depuis 1980
jusqu'à nos jours, il serait né 38 millions d'hommes de plus que de
femmes. Les statistiques officielles montrent qu'en 1980, le ratio de
naissances était de 107 garçons pour 100 filles, soit le haut de la
norme mondiale. Mais il a grimpé à 120 pour 100 aujourd'hui. Cette
disproportion est un effet pervers de la politique de l'enfant unique,
entrée en vigueur en 1980, et qui aurait selon Pékin permis d'éviter
400 millions de naissances supplémentaires depuis cette date. Que
d'hommes, que d'hommes, donc ! Et au-delà des drames humains liés à la
difficulté de trouver l'âme sœur dans le sexe opposé, c'est une fois de
plus pour la sacro-sainte stabilité sociale que l'on craint. Il est
expliqué qu'un nombre croissant d'hommes seuls n'auront pas de famille
pour les soutenir dans leurs vieux jours. Et qu'ils dépendront de
systèmes sociaux encore sur les fonts baptismaux. Confucius,
pour qui l'homme était supérieur en condition à la femme, n'est pas
étranger à l'affaire. Le professeur Yuan Xin de la Nankai University de
Tianjin, explique que dans une société où le mâle est encore
culturellement dominant, le choix se porte sur un garçon si on ne peut
avoir qu'un enfant. Mao pourtant, sur ce registre, avait fait avancer
les choses. En déclarant que «les femmes portent la moitié du ciel», il
leur avait offert droits et place dans la société. Mais «5 000 ans
d'histoire» ne se balaient pas d'un revers de révolution. Ne dit-on pas
encore, dans certaines campagnes chinoises, qu'«élever une fille, c'est
cultiver le champ d'un autre ?» Aux bébés tragiquement supprimés à la
naissance, s'ajoutent les avortements. S'il est interdit en Chine de
donner le sexe de l'enfant lors d'une échographie, nombre de médecins
se laissent aisément forcer la main pour quelques centaines de yuans. Des dizaines de milliers d'enlèvements

Autre
drame lié à cette demande d'enfants mâles, les enlèvements. Le
ministère chinois de la Sécurité publique vient pour la première fois
de publier sur son site Internet des informations sur des dizaines
d'enfants kidnappés, retrouvés après une campagne de répression. Selon
l'agence Chine Nouvelle, entre 30 000 et 60 000 enfants seraient
enlevés chaque année. Et ce sont presque tous des garçons. Parfois
aussi, des parents dans le besoin vendent leur garçon contre une fille
«moins cotée». Spectaculaire et donnant lieu à d'infinis débats
plus ou moins légers sur le Web chinois, cette «pénurie de femmes» est
loin d'être la seule raison qui pourrait pousser les dirigeants à
changer de politique démographique. Car au-delà des blessures profondes
chez des millions de parents chinois et de l'apparition de générations
«d'enfants-empereurs» au comportement souvent déroutant, la politique
de l'enfant unique a fini par poser un vrai problème de pure
démographie. Le vieillissement de la population chinoise est au cœur du
débat. «Au milieu de ce siècle, si rien ne change, la Chine aura la
population la plus vieille du monde, plus vieille encore que celle du
plus vieux pays occidental aujourd'hui, explique l'un des pionniers de
la démographie chinoise contemporaine, Baochang Gu, de l'Université du
Peuple. Nous aurons par exemple 100 millions de personnes de plus de 80
ans !» Autre spécialiste réputé, Wang Guangzhou, de l'Académie des
sciences sociales, confirme que «la Chine est le pays du monde où le
pourcentage de population âgée augmente le plus vite». D'après ses
estimations, les «plus de 65 ans» qui étaient 100 millions en 2008,
soit 8 % de la population, seront 340 millions en 2050, soit près de
25 % de la population. Et cette évolution rapide se fait dans un pays
encore en voie de développement, où les systèmes de retraite et de
sécurité sociale sont encore à construire. «Éviter une pénurie de main-d'œuvre»

L'industrieuse
et riche Shanghaï a, la première, pris la mesure du problème. Les
autorités ont entrepris de redonner du sang neuf à leur cité, en
lançant l'été dernier une vaste campagne incitant les couples
«éligibles», soit formés par deux parents eux-mêmes enfants uniques, à
avoir deux enfants. Des fonctionnaires ont fait du porte-à-porte pour
«conseil­ler les jeunes mariés», des tracts ont été distribués en masse
et des spots diffusés à la télévision. Il faut dire que Shanghaï, c'est
déjà la Chine de 2050, ou presque. Près d'un quart des 13 millions de
Shanghaïens ont plus de 60 ans, et les autorités prévoient que cette
proportion montera à plus d'un tiers d'ici à 2020. Selon Xie Lingli,
directeur du planning familial de Shanghaï, il s'agit aussi «d'éviter
une pénurie de main-d'œuvre à venir». Cette rupture shanghaïenne n'a
pas fait l'unanimité. Certains articles de la presse officielle ont
dénoncé un «très mauvais signal envoyé au pays». La politique de
restriction des naissances avait commencé avant l'instauration de la
loi sur l'enfant unique de 1980. Dès les années 1970, on s'est éloigné
des préceptes de Mao qui voyait en Malthus un «bourgeois occidental».
Et, sur ce registre au moins digne héritier de Confucius, il associait
les notions de masse et de multitude à celles de puissance et de
prospérité. En 1973, le gouvernement lance les fameux trois mots
d'ordre : «wan, xi, shao». Autrement dit, se marier tard, espacer les
naissances et limiter le nombre d'enfants. Quelques années, plus tard,
une campagne stipule que «deux enfants, c'est bien. Trois, c'est trop».
Et de fait, avant même l'instauration de l'enfant unique, l'indice de
fécondité s'est réduit considérablement, passant de 5,7 à 2,8 enfants
par femme. Il est aujourd'hui officiellement de 1,8 mais Baochang Gu,
comme beaucoup de démographes, l'estime entre 1,5 et 1,6. La règle de
l'enfant unique ne s'applique pas à l'ensemble de la population. Elle
ne concerne que 36 % des Chinois, surtout dans les grandes villes et
les cités de taille moyenne. Dans les zones rurales de 19 provinces,
soit 53 % de la population, les couples peuvent avoir un deuxième
enfant, si le premier est une fille. Enfin, 11 % de la population -
essentiellement les minorités - ne sont pas limités pour le nombre
d'enfants. Et il y a toujours moyen de passer outre et payer l'amende
qui peut représenter plus d'un an de salaire moyen. «On gâche un temps précieux»

Contrairement
à certaines idées reçues, la grande Chine et son 1,3 milliard
d'habitants ne va pas voir sa population croître indéfiniment. Les
experts chinois s'accordent pour estimer qu'elle atteindra son «pic»
autour de 2030-2035, avec quelque 1,45 milliard de citoyens. «Quelles
que soient les politiques adoptées, la population va arrêter
d'augmenter, explique Wang Guangzhou, il reste à savoir à quel rythme…»
Ce rythme dépend bien sûr de la date à laquelle Pékin va renoncer à la
politique de l'enfant unique. «Vous me demandez quel est le meilleur
moment ? Il faudrait dire le moins mauvais moment car nous avons déjà
un terrible retard de dix ans, confie Baochang Gu, il y a tellement de
débats et de confusion sur le sujet. On gâche un temps précieux, car la
démographie, ce n'est pas comme l'économie, on ne fait pas un plan de
relance avec des milliards de dollars qui font bouger les choses en
quelques mois. Le grand défi est de faire changer les mentalités, mais
certains brandissent encore la menace du chaos.» Récemment, le grand
patron du planning familial chinois affirmait encore que la politique
de contrôle des naissances devrait être maintenue au moins une
décennie, de peur d'une déstabilisatrice explosion de la population. La
plupart des démographes chinois exhortent le gouvernement à changer
sans attendre, en commençant par autoriser deux enfants pour tous les
couples. Les débats sont nourris à l'occasion de la préparation du 12e
plan quinquennal (2011-2015). Mais au-delà des lois, la grande
interrogation est de savoir quelle sera la réponse des jeunes
générations. À Shanghaï, un sondage chez les «couples éligibles» a
montré que moins de 20 % d'entre eux se déclaraient prêts à avoir deux
enfants. «C'est vrai que nous avons été très choyés et que nous avons
pris goût à la liberté, comme les jeunes couples en Occident, confie
Li, une jeune Shanghaïenne mariée depuis trois ans, et on a vu nos
parents se saigner pour l'éducation d'un seul enfant. Cela ne fait pas
envie !» «Finalement, pour le moment, on préfère la règle du“zéro
enfant, double salaire”», s'amuse son mari. «Dans le Jiangsu, en zone
rurale, une de nos études a montré à peu près les mêmes résultats,
commente Baochang Gu. Là-bas, depuis vingt ans, les couples dont un
seul parent est enfant unique sont autorisés à avoir deux enfants. Et
seulement 10 % d'entre eux font ce choix. Dans l'avenir, 21 % d'entre
eux s'y disent prêts et 45 % disent qu'ils aimeraient bien mais ne le
feront pas, pour des raisons économiques surtout.» L'atelier du
monde risquerait-il un jour de manquer de bras ? Les démographes font
valoir que le vieillissement de la population pourrait dans l'avenir
peser sur la croissance chinoise. Une étude américaine vient d'ailleurs
de montrer que le ratio actuel de 16 personnes âgées pour 100 actifs
devrait doubler d'ici à 2025, et doubler encore d'ici à 2050 pour
atteindre 61 pour 100. À cette même date, l'Inde devrait avoir
244 millions de plus de citoyens «actifs» que la Chine, fait remarquer
la presse chinoise. Cette fois-ci, c'est bien la puissance qui est en
jeu.
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Fritz
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MessageSujet: Re: La Chine paie le dogme de l'enfant unique   La Chine paie le dogme de l'enfant unique EmptySam 16 Jan - 17:32

article intéressant et moi j'ai peur que l'Algérie soit envahie par des millions de travailleurs chinois et que les algériens soit licenciés.
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La Chine paie le dogme de l'enfant unique
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