ORAN
Enfin la réception des médicaments antituberculeux !Les premiers quotas de
médicaments antituberculeux ont été réceptionnés au courant de la
semaine dernière, a-t-on appris d’une source bien informée auprès de la
Direction de la santé et de la population (DSP). Dès lors, il a été
procédé à la distribution de ces médicaments à travers l’ensemble des
unités de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires
(UCTMR) relevant des établissements publics de santé de proximité
(EPSP) de la wilaya.
Pour rappel, et à l’instar des autres
établissements de santé du pays, la wilaya d’Oran était en rupture de
stock de médicaments antituberculeux depuis le mois d’octobre 2009,
indispensables pour une bithérapie (isoniazide et rifampicine), à
laquelle sont soumis ces malades dans le cadre d’un traitement de
soutien qui dure généralement quatre mois. Pour une tuberculose
pulmonaire à bacille de Koch sensible chez un patient immunocompétent,
le traitement est d’une durée de six mois dont 2 mois de traitement
d’attaque, une quadrithérapie antibiotique (isoniazide + rifampicine +
pirilène + ethambutol), puis 4 mois de bithérapie (isoniazide et
rifampicine). Ce traitement prolongé est indispensable afin de guérir
la maladie et éviter l’émergence de souches résistantes dont
l’évolution est souvent beaucoup plus grave. En 2008, cinq personnes
atteintes de la tuberculose sont mortes au niveau du CHUO, dont trois
détenus et un jeune originaire d’Aïn-El- Beïda. En 2008, quelque 1 500
cas de tuberculose ont été recensés à Oran (dont 784 cas durant le 1er
semestre), contre 1 549 en 2007. En 2009, la tuberculose a coûté la vie
à 13 personnes, dont six détenus âgés entre 12 et 60 ans. L’on constate
qu’en raison de la surpopulation carcérale et des mauvaises conditions
d’hygiène, cette maladie contagieuse semble trouver dans les maisons
d’arrêt un terrain propice pour se propager. La suspension du
traitement en raison d’une rupture de stock peut provoquer chez les
malades des résistances à plusieurs antituberculeux (multi-résistance).
Il s’agira, ainsi, d’une tuberculose dite étendue lorsqu’elle concerne
des antibiotiques de première intention (isionazide, rifampicine) et un
ou plusieurs antibiotiques de seconde intention. La disponibilité du
traitement initial est vécue comme un grand soulagement chez les
personnes atteintes de cette maladie. Pour rappel, selon des études
épidémiologiques, la wilaya d’Oran est classée au deuxième rang des
wilayas les plus touchées en Algérie par la tuberculose, à cause d’une
extension anarchique des zones urbaines.
Amel B.