Par Rémy Decourt, Futura-Sciences
La couche d’ozone qui protège la vie terrestre ne résisterait pas à la chute d’un astéroïde s’il venait à plonger dans un océan. C’est la conclusion à laquelle est parvenue une équipe de chercheurs de l’institut des sciences planétaires de Tuscon.
La scientifique Elisabetta Pierazzo et ses collègues ont utilisé des modèles du climat mondial pour étudier l'effet de la collision d’un astéroïde de 500 mètres à 1 kilomètre sur un océan. Les conséquences seraient évidemment dramatiques pour les populations vivant sur les rivages bordant le point d’impact. Le tsunami engendré serait en effet destructeur.
Ce plongeon éjecterait dans l’atmosphère quelque 46 milliards de tonnes d’eau de mer ou de vapeur d’eau, dans une zone d’environ 1.000 kilomètres de large et sur plus de 150 kilomètres d’altitude. De quoi remplir 16 millions de piscines de taille olympique ! Une fois dans l'atmosphère, l'eau de mer et les composés qu’elle contient, comme le chlore et le brome, s’activeraient à détruire la couche d'ozone, concentrée dans la basse stratosphère (située entre environ 8 et 50 kilomètres d’altitude), à un rythme beaucoup plus rapide qu'elle est naturellement créée, prédisent les chercheurs.
Quels sont les risques de collision ?
La simulation informatique montre que la couche d’ozone serait endommagée de façon durable et qu’elle ne pourrait plus jouer son rôle fondamental pour la vie terrestre. En effet, la couche d’ozone bloque la lumière ultraviolette (en l'absorbant) qui endommage l'ADN des plantes, des animaux et des humains et provoque des cancers de la peau chez l'homme. En comparaison, l'appauvrissement actuel de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique passe pour un épiphénomène.
À ce jour, plus de 800 astéroïdes d’au moins un kilomètre de large ont été recensés sur des orbites coupant celle de la Terre ou s’en approchant dangereusement. Il n’existe évidemment pas de risque de collision immédiat. Pour les chercheurs, il s'agit d'un événement extrêmement rare, qui ne se produit même pas une fois par million d'années. La surveillance du ciel est néanmoins nécessaire. D’une part tous les astéroïdes potentiellement dangereux n’ont pas été découverts et d’autre part, les plus petites perturbations gravitationnelles pourraient éjecter un de ces objets sur une trajectoire de collision avec la Terre.