ALGER, 20 novembre (Xinhua) -- Les participants à la conférence d'Alger sur les changements climatiques ont convenu d'une position africaine commune pour faire face à ce phénomène, a annoncé mercredi soir le ministre algérien de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme Cherif Rahmani.
"Nous avons décidé d'avoir une position commune. Aujourd'hui nous avons assemblé, consolidé et synthétisé l'ensemble des positions" des pays africains, a déclaré M. Rahmani lors d'un point de presse à l'issue des travaux de la première journée de la conférence africaine des ministres de l'Environnement sur les changements climatiques pour l'après-2012.
L'Afrique a décidé de peser sur les décisions et sur les négociations des conférences de Poznan (Pologne) et de Copenhague (Danemark), a indiqué M. Rahmani, soulignant que la plate-forme africaine sur les changements climatiques, adoptée mercredi soir par les participants à la conférence d'Alger, énonce que "lorsqu'il y a un problème global, il faut qu'il y ait une solution globale et lorsqu'il y a des problèmes communs, il faut qu'il y ait des solutions communes".
Il a affirmé que les pays africains participant à la conférence ont écarté l'idée d'une position défensive et ont décidé d'aller vers "l'action" à travers l'application de la plate-forme.
A propos des formes que prendront les prochaines négociations sur la question des changements climatiques, M. Rahmani a souligné que l'important est "la prise de décisions pour l'après 2012".
"Nous avons aujourd'hui une vision partagée qui doit fixer un objectif, un plafond au-delà duquel les pays développés ne doivent pas aller", a-t-il indiqué rappelant que la pollution générée par le continent africain ne représente que 3% du total de la pollution dans le monde, dont la responsabilité incombe aux pays développés.
"L'Arique n'est pas concernée par l'atténuation (des émissions de gaz à effet de serre) qui doit se faire fondamentalement par les pays développés. L'Afrique demande aujourd'hui une adaptation, en modifiant ses économies pour pouvoir intérioriser une économie moins carbonée et être dans la perspective du développement durable ", a-t-il dit.
M. Rahmani a ajouté que cette adaptation doit avoir un "ancrage juridique" dans les accords de la conférence de Copenhague (décembre 2009).
La plate-forme souligne la nécessité d'un meilleur partage des mécanismes de développement propres (MDP) et préconise une modification et l'élargissement des sources de leur financement, a- t-il indiqué.
La conférence d'Alger appelle à une alliance intercontinentale pour tirer profit de l'expérience des autres groupes développés en matière de transfert technologique et financier, a-t-il conclu.
La conférence des ministres africains de l'Environnement sur les changements climatiques pour l'après-2012, s'est ouverte mercredi à Alger en présence d'une quarantaine de ministres africains.
La "feuille de route" de Bali imposait aux 190 Etats parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC) de négocier un futur accord multilatéral de lutte contre les gaz à effet de serre (GES) d'ici à Copenhague, prolongeant le Protocole de Kyoto, qui expire en 2012.
Par ailleurs, à l'invitation de M. Rahmani, le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, participera, au titre de la présidence française de l'Union européenne, aux travaux de la conférence d'Alger des ministres africains de l'Environnement, a rapporté jeudi le quotidien algérien El Moudjahid.
M. Borloo prononcera une allocution sur la coopération possible entre les pays africains et l'Union européenne face au changement climatique, notamment dans le cadre des négociations qui doivent aboutir aux conférences de Poznan (décembre 2008) et Copenhague, à l'adoption de l'instrument qui succédera au Protocole de Kyoto après 2012. Il participera à la conférence de presse animée par M. Cherif Rahmani à l'issue des travaux.