Dulce
Nombre de messages : 7577 Age : 38 Localisation : Alger Emploi/loisirs/études : Actuellement superviseur en OFFSHOR et en MAGISTER II EN TRADUCTION ECOLE DOCTORALE D'ALGER Humeur/caractèr : Zen gentille Réputation : 30 Points : 1413000 Date d'inscription : 18/09/2007
| Sujet: Les fourmis dans les jambes Ven 10 Avr - 10:19 | |
| Tout le monde connaît ou a connu cette sensation d'engourdissement d'un membre, surtout une jambe, parfois un bras, lors d'une station immobile prolongée, en position couchée par exemple pendant le sommeil, ou (mal) assise, comme cela est possible au bureau ou au cinéma. Cette sensation de quasi-paralysie est suivie, lors de la remise en mouvement du corps, par une désagréable et douloureuse sensation de fourmillement dans le membre atteint. On a alors envie de l'agiter, de le secouer en tous sens pour calmer ces picotements. Par extension, on dit d'ailleurs de quelqu'un qui ne tient pas en place qu'il a des fourmis dans les jambes.
L'ensemble de ces sensations épidermiques évoquant de petits insectes rampants sous la peau s'appelle la formication (du latin formica, qui signifie bien sûr fourmi) ou encore paresthésie. Et la cause la plus commune de l'arrivée de ces fourmis est liée à la fois à la circulation sanguine et à l'irrigation nerveuse de l'appareil circulatoire.
Tout d'abord, voyons la circulation sanguine. C'est un système de tuyaux plus ou moins gros qui fonctionne chez l'homme en vase clos. Contrairement aux insectes, par exemple, chez qui l'appareil circulatoire est ouvert. Dans ces tuyaux, circule le sang, un liquide très riche en nutriments et en oxygène qui va approvisionner tous les organes, les tissus et les cellules du corps. Pour faire circuler le sang, il faut une pompe. C'est le rôle du cœur.
C'est un organe musculeux avec quatre cavités, deux petites oreillettes, deux grands ventricules. Il y a un cœur droit et un cœur gauche, séparés par une membrane. Et il y a deux circuits sanguins différents. Le petit concerne les poumons : le sang part du ventricule droit, passe dans les poumons, où il se réoxygène et rentre dans le cœur par l'oreillette gauche. Là, il va passer dans le ventricule gauche et être envoyé dans le grand circuit qui concerne l'ensemble du corps. Puis revenir au cœur par l'oreillette droite. Avant de passer dans le ventricule droit et de repartir vers les poumons, etc.
Réseau de surveillance
Dans le grand circuit, la circulation générale peut être divisée en deux. La circulation artérielle, qui apporte du sang richement oxygéné, et la circulation veineuse, qui transporte le sang faiblement oxygéné après qu'il a approvisionné les organes en «carburant». Dans la partie artérielle, le sang est à haute pression (de 110 à 140 mm de mercure), propulsé par les contractions cardiaques (ce qui donne notre pouls). Les artères ont donc une enveloppe épaisse et résistante. On estime que 15 % du volume total de sang va dans le cerveau, 10 % irrigue les cellules cardiaques, 20 % les intestins et 25 % les reins, le reste allant dans les autres organes, mis à part le foie qui n'est traversé que par la circulation veineuse.
Si la circulation artérielle est comme une cascade avec des à-coups, la circulation veineuse est plus comme un fleuve tranquille. C'est pourquoi les veines ont des parois nettement moins épaisses que les artères. Et que le volume sanguin contenu dans le côté veineux est nettement plus important que du côté artériel. Le sang y musarderait presque avant de se faire aspirer, comme on aspire un liquide avec une paille, par le cœur.
Il faut bien, pour tout cela, un réseau de surveillance, presque des caméras et des radars. C'est le rôle du système nerveux. Il a des sentinelles un peu partout et tient son QG, le cerveau, au courant de tout ce qui s'y passe, comme «trafic fluide» ou «ralentissement», en essayant d'éviter le «bouchon».
Quand on est mal positionné, couché ou assis, il arrive parfois que l'on ralentisse l'un ou l'autre sens de la circulation. Le système nerveux envoie alors le message «attention ralentissement», provoquant la sensation d'engourdissement de la zone concernée. Et le cerveau réagit en suggérant un changement salutaire de position. Le temps que la circulation redevienne normale, il va y avoir un petit temps de remous, désorientant un peu le système nerveux qui va envoyer des signaux contradictoires en rafale, «ça va», «ça ne va pas», créant cette sensation de fourmillement.
Et le système nerveux peut s'emberlificoter tout seul. C'est le cas lorsqu'un nerf est comprimé, comme dans le fameux syndrome de canal carpien. La compression du nerf médian dans le poignet donne des picotements ou des douleurs dans la main. Conclusion : les fourmillements autres que dans les situations d'immobilité prolongée peuvent être un signal d'alarme pour de réelles pathologies.
Par J.L. Nothias, Le figaro | |
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