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 Les effets contrastés au Brésil ont produit un pays nouveau, dynamique et sûr de lui-même, qui compte sur l’échiquier international

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minouche kerro
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Les effets contrastés au Brésil ont produit un pays nouveau, dynamique et sûr de lui-même, qui compte sur l’échiquier international Empty
MessageSujet: Les effets contrastés au Brésil ont produit un pays nouveau, dynamique et sûr de lui-même, qui compte sur l’échiquier international   Les effets contrastés au Brésil ont produit un pays nouveau, dynamique et sûr de lui-même, qui compte sur l’échiquier international I_icon_minitimeLun 21 Déc - 22:13

Les effets contrastés au Brésil ont produit un pays nouveau,
dynamique et sûr de lui-même, qui compte sur l’échiquier international




La nouvelle locomotive économique



Brésil
= football. Cette image qui a longtemps collé au plus grand pays
d’Amérique latine est aujourd’hui largement dépassée. Comme est oubliée
la période de la dictature militaire, la période du commissaire du nom
de Sergio Fleury, à la tête de groupes qu’il a baptisés « Escadrons de
la mort », pourchassait et assassinait impunément dans les années 1970
tout démocrate, tout homme de gauche qu’il trouvait sur son chemin au
nom de « la lutte contre le banditisme ».



Brésil.
De notre envoyé spécial


Ce Brésil-là est un souvenir du passé. Aujourd’hui, la démocratie
est en train de se consolider, les institutions fonctionnent
admirablement, même si tout n’est pas encore parfait, que beaucoup de
choses restent encore à faire, surtout en matière de sécurité et de
lutte contre les inégalités sociales. Le pays a des atouts immenses,
des potentialités inimaginables. Longtemps chasse gardée des
multinationales américaines, il a réussi progressivement à se libérer
du poids trop pesant et trop envahissant de son puissant voisin du Nord
et qui n’a guère laissé de bons souvenirs. Longtemps en proie à une
inflation à trois chiffres, il a réussi des réformes audacieuses en
matière financière dans les années 1990 sous l’impulsion du président
Cardoso, un homme pragmatique et efficace qui a créé une nouvelle
monnaie, le real, afin d’effacer les séquelles du passé. En un temps
incroyablement court dans la vie d’une nation, le Brésil est devenu un
pays incontournable sur l’échiquier international. Que l’on aille à Rio
de Janeiro l’ensorcelleuse, Sao Paulo la trépidante ou Brasilia la
jeune capitale, on sent la prospérité. Elle est palpable, visible,
débordante, insolente. Mais qui a dit que le Brésil a été un pays du
Tiers-Monde ? La région de Sao Paulo à elle seule a un revenu égal à
celui de l’Argentine. Le Brésil est en train de connaître un boom qui a
fait de lui un moteur de l’économie mondiale. La réussite touche tous
les secteurs, que ce soit l’agriculture, l’industrie, l’énergie,
l’aéronautique, la recherche...

Le stimulant agricole

La réussite de l’agriculture est à mettre à l’actif du Brésil
nouveau. Les institutions internationales spécialisées prédisent à ce
pays le rang de première puissance agricole mondiale dans un proche
avenir. Vu d’avion, le Brésil donne déjà un aperçu de ses immenses
richesses hydro-agricoles, de ses forêts avec son Amazonie qui est
considérée à juste titre comme le poumon de la planète. Les chiffres à
ce sujet donnent le tournis. Le Brésil a la chance de posséder 12% de
l’eau potable de la planète, ce qui lui a permis, grâce à une gestion
rigoureuse et scientifique, une agriculture performante : 48 millions
d’hectares sont cultivés actuellement et les autorités travaillent pour
mobiliser à l’avenir 145 autres millions d’hectares. Et c’est ainsi
qu’il a réalisé, en 2007, une récolte historique de 145 millions de
tonnes de produits agricoles. La production de soja a fait un bond
extraordinaire, encouragée en cela par une très forte demande de la
Chine. Stimulé par le marché mondial, le Brésil ambitionne ainsi de
devenir le grenier de la planète. Il est devenu aussi le premier
exportateur mondial de jus d’orange avec une production de 1,3 million
de tonnes. Désormais, il exporte pour 70 milliards de dollars de
produits agricoles par an, un chiffre prévu à la hausse régulière.
Cette réussite dans le domaine agricole, les Brésiliens la doivent à
Embrapa, une sorte de société publique spécialisée dans la production
et la recherche agricoles, et consacrent à cette dernière 650 millions
de dollars/an. Grâce à ses recherches, Embrapa a réussi à développer
des territoires semi-arides et qui étaient totalement improductifs il y
a quelques années. Grâce au travail de ce centre, le Brésil est devenu
l’un des leaders dans le monde dans le domaine de l’exportation : 1er
pour le jus d’orange, 1er pour le café, 2e pour le soja, 1er pour le
sucre, 3e pour le bœuf, 2e pour la volaille et 5e pour le maïs. Le
secteur privé se taille la part du lion dans ce domaine.
Par contre, le ministère du Développement agricole s’occupe de ce que
l’on appelle « l’agriculture familiale ». Un plan national de réforme
agraire a été mis en place pour ce faire. S’il y a eu, par exemple,
distribution de terres aux plus démunis, l’Etat n’a pas nationalisé les
grosses propriétés terriennes. Il a acheté de la terre pour la donner
aux petits paysans. Cette politique prudente a évité des heurts et a
donné les résultats positifs que l’on connaît aujourd’hui.
Evidemment, la politique agricole faisait partie de la stratégie
globale initiée par le président Cardoso. Il a mis en place une
politique macroéconomique avec notamment un ambitieux plan de relance
pour juguler l’inflation et la porter à 1%/jour. Le taux d’intérêt de
base, qui était de 26%, est passé de 19,75% en 2005 à 8,75% en 2009.
Lula le trotskiste avait mis à la tête de la Banque centrale et au
ministère de l’Economie deux hommes, grands adeptes du libéralisme. Et
les résultats sont là. Pour ne citer que les derniers chiffres, le taux
de croissance a été de 5,3% en 2007 et de 5,7% en 2008.
Malheureusement, la crise économique mondiale a donné un coup de frein
à cette expansion. De ce fait, la croissance n’est que de 1% pour cette
année, mais le Président brésilien a promis qu’elle sera de 5% l’année
prochaine.
L’économie est devenue tellement solide que la crise internationale n’a
pas profondément ébranlé le Brésil. Il faut dire que le commerce
extérieur a triplé en 6 ans. En 2008, par exemple, le pays a exporté
pour 197 milliards de dollars et a importé pour 173 milliards de
dollars. Pour 2006 et 2007, la balance commerciale a été excédentaire
respectivement de 6 et 40 milliards de dollars. Les potentialités du
pays sont telles que le taux de croissance pourrait être à 2 chiffres,
estiment les analystes. Mais la pression fiscale est trop lourde et les
dépenses publiques trop élevées. Ces dernières représentent 35% du PIB.
La crise de cette année n’est pas faite pour arranger les choses. Elle
a provoqué une chute des activités industrielles avec pour conséquence
une aggravation du chômage. D’où le ralentissement dû à une raréfaction
du crédit. Mais le système bancaire est resté stable parce que tout
simplement pas pollué par les produits toxiques.

Des ambitions énergétiques

Mais le défi le plus significatif auquel est confronté le Brésil est
incontestablement celui de l’énergie. Ses besoins en la matière sont en
croissance permanente. Le choc pétrolier de 1973 a poussé les
dirigeants brésiliens à réfléchir à des énergies alternatives. Il se
trouve que le pays est un très grand producteur de sucre, auquel est
consacré environ 8 millions d’hectares, soit 2% des terres cultivables
avec un coût de production très bas. Les pouvoirs publics se sont
lancés, dès 1975, dans la production de l’éthanol avec de la canne à
sucre, une initiative qui permet aujourd’hui au pays d’économiser 11,5
milliards de dollars/an, soit l’équivalent de 550 millions de barils de
pétrole.
Parallèlement, le pays s’est lancé dans la production pétrolière. Pour
cela, il a créé la société Peprobras, l’équivalent de notre Sonatrach.
Elle a connu une expansion rapide au point qu’elle est aujourd’hui
présente dans 29 pays et elle n’a plus rien à envier aux grandes
multinationales. D’ores et déjà, elle produit 2 millions de barils/jour
au pays et 230 000 baril/jour à l’étranger. Mais pour l’instant, c’est
du pétrole lourd. Le Brésil est ainsi obligé d’importer son pétrole
léger, dont une partie d’Algérie. La société s’est ainsi lancée dans la
recherche offshore et, en 2007-2008, elle a découvert des gisements à 7
km au large de Copacabana. Les réserves sont estimées à 11 milliards de
barils, mais d’autres sources parlent de 50 à 70 milliards de barils,
ce qui en fera un candidat potentiel à l’Opep si cela venait à se
confirmer. Ce qui est sûr, c’est que le Brésil se suffira en pétrole
léger avec les nouvelles découvertes. Mais l’investissement est lourd.
Petrobras a un programme d’investissement de 172 milliards de dollars.
Les Chinois ont décidé d’y concourir pour 10 milliards. Le coût de
production sera en outre élevé car les puits se trouvent à 3000 mètres
de profondeur et la technologie nécessaire pour extraire le pétrole
n’est pas prête, mais la société brésilienne estime que cela n’est pas
un problème.
D’autres sources d’énergie sont exploitées et le Brésil mise également
sur l’énergie nucléaire. Il possède déjà deux centrales nucléaires et
une troisième est en construction. Il faut dire que ses réserves en
uranium sont les sixièmes du monde, au point que les militaires ont été
tentés de fabriquer l’arme nucléaire lorsqu’ils étaient au pouvoir.
Mais Brasilia a fini par signer le TNP pour mettre fin à toute
spéculation. Et comme tout pays qui se respecte et qui ambitionne
d’être une puissance qui compte, le Brésil investit dans la recherche
scientifique. Il lui consacre 15 milliards de dollars par an (qui dit
mieux !) et mobilise pour cela 100 000 chercheurs !





Par Tayeb Belghiche
EL WATAN
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