Dulce
Nombre de messages : 7577 Age : 38 Localisation : Alger Emploi/loisirs/études : Actuellement superviseur en OFFSHOR et en MAGISTER II EN TRADUCTION ECOLE DOCTORALE D'ALGER Humeur/caractèr : Zen gentille Réputation : 30 Points : 1413006 Date d'inscription : 18/09/2007
| Sujet: Pourquoi le ton monte entre le Maroc et l'Espagne Sam 14 Aoû - 10:59 | |
| Des tensions sont apparues ces dernières semaines entre le Maroc et l'Espagne. Rabat accuse en effet des policiers espagnols de "dérives racistes" envers des ressortissants marocains et des migrants subsahariens.
Depuis la mi-juillet, le gouvernement marocain a publié cinq communiqués dénonçant notamment le comportement des forces de sécurité espagnoles envers des ressortissants marocains dans l'enclave espagnole de Melilla, sur la Méditerranée. Le gouvernement espagnol s'est vu obligé de réagir. Le roi Juan Carlos a appelé le roi Mohammed VI avant de s'exprimer sur les "malentendus et les petits problèmes" qui existent mais "ne doivent pas perturber l'excellent climat entre les deux pays". Déclarations que l'agence de presse officielle du Maroc a reprises dans les grandes lignes, en préférant toutefois le terme d'"incidents" à celui de "malentendus". Avant d'effacer la plupart des communiqués belliqueux de son site Internet.
Il faut dire que la colère marocaine est rarissime. "Quand tout cela se produit entre deux Etats voisins liés par un traité d'amitié, cela veut dire qu'on s'approche d'une nouvelle crise", estime Taoufik Bouachrine, rédacteur en chef du journal marocain Akhbar al Youm.
L'Espagne et d'autres pays européens félicitent régulièrement le Maroc pour son engagement dans la lutte contre les militants islamistes - encore illustrée mercredi par l'annonce du démantèlement d'une cellule clandestine - et le trafic de drogue, ainsi que contre l'immigration clandestine.
Deux affaires provoquent la colère marocaine
Mais deux incidents précis ont indigné récemment les Marocains. Dix-sept ressortissants marocains auraient subi des mauvais traitements pendant trois semaines de la part de policiers espagnols à Melilla, un "preside" espagnol enclavé au nord du Maroc, comme celui de Ceuta, et que le Maroc considère comme une ville occupée. La seconde affaire porte sur l'abandon au large du Maroc de huit clandestins originaires d'Afrique subsaharienne, interceptés par les policiers espagnols alors qu'ils tentaient de gagner l'Espagne.
Les observateurs politiques s'étonnent toutefois du ton polémique pris par cette affaire, ce genre d'allégations n'ayant pas jusqu'alors provoqué une si vive réaction de la part du Maroc. "Personne à Madrid ne comprend la cause réelle de cette crise", dit Ignacio Cembrero, journaliste au quotidien El Pais et spécialiste des relations entre les deux pays.
Melilla sous embargo
En privé, des responsables marocains expliquent que Rabat est agacé par un accroissement de l'activité des agents espagnols dans le nord du pays. Le peu d'enthousiasme des autorités espagnoles, apparemment, à accueillir le nouvel ambassadeur du Maroc à Madrid pourrait également expliquer le désappointement des Marocains. On cite également, pour expliquer cet agacement, les survols des côtes septentrionales du Maroc effectués par des hélicoptères de l'armée espagnole alors que Mohammed VI était dans la région en juin et juillet derniers.
A Melilla, quelques organisations pourraient toutefois se montrer moins conciliantes que le flegme apparent des autorités marocaines. Le Comité national pour la libération de Ceuta et Melilla a mis hier la zone sous blocus en empêchant l'approvisionnement de la zone espagnole en fruits, légumes et poissons. Avant d'annoncer que le blocus serait étendu au matériel de construction ce lundi. Le Maroc exporte beaucoup de marchandises vers l'enclave espagnole et 35 000 Marocains traversent chaque jour la frontière pour travailler à Melilla.
L'EXPRESS
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