Découverte du plus grand cimetière saharien de l’âge de pierre
C'est au cœur du Ténéré, au Niger, dans ce que les touaregs qualifient de « désert dans le désert » que des archéologues sont tombés, par hasard, sur des fossiles d’hommes et d’animaux datant de 10 000 ans environ alors qu’ils étaient à la recherche de restes de dinosaures.
Parmi les ossements figure notamment une mâchoire dotée de quasiment toutes ses dents et le squelette d'une petite main sortant du sable avec les os des doigts intacts. À côté de ces fossiles humains, les chercheurs ont également trouvé des restes de gros poissons et de crocodiles ainsi que des pointes de harpon, des outils de pierre, des fragments de poterie et de petits objets décoratifs.
Le site, appelé Gobero d’après une expression touareg, se trouve à côté d’un ancien lac. Au total ce sont plus de 200 sépultures qui ont été révélées en deux ans de recherche. Elles contiennent les corps de membres de deux populations différentes qui se sont succédées sur ce site à mille ans d’intervalle.
La plus ancienne, les Kiffians, qui pouvaient mesurer jusqu'à 1,80 m, étaient des chasseurs qui ont colonisé cette région du Sahara durant sa période la plus humide il y a 10.000 à 8.000 ans. Des indices de leur activité comme de longues perches munies de harpon ont été retrouvés. L’autre population, les Ténéréens, a occupé le site entre 7.000 et 4.500 ans, ce qui correspond à la dernière partie de la période humide du Sahara. De plus petite taille, ils semblaient avoir des activités plus diverses comme la pêche, la chasse et l'élevage.
Bien que le Sahara ait longtemps été l'un des plus grands déserts, une légère oscillation dans l'orbite de la Terre survenue il y a 12000 ans a entrainé un déplacement des moussons vers le nord apportant de nouvelles pluies au Sahara. De l’est de l'Egypte à l'ouest de la Mauritanie, le paysage de dunes sablonneuses a alors laissé place à une vaste zone couverte de lacs avec une flore et une faune luxuriante.
Par Sciences et Avenir