A l'heure où l'ombre d'une crise alimentaire mondiale plane au dessus de nos têtes, toute initiative permettant d'améliorer le quotidien en alliant moindre coût avec facilité, efficacité et durabilité, est bonne à prendre. C'est ainsi que la bienfaitrice Spiruline est de nouveau sur le devant de la scène. Utilisée traditionnellement dans de nombreux pays, elle s'avère détenir des propriètés protéiniques hors du commun, lui assurant un avenir prometteur dans les pays victimes de la famine. Elle est aujourd'hui considérée comme un véritable or bleu aussi bien pour la santé, la science, que le développement. Mais à qui profite-t-elle réellement ?
Développement
Pour les scientifiques ce sera Arthrospira platensis, et pour nous, une cyanobactérie microscopique pluricellulaire qui croit à l'état naturel dans les eaux alcalines et saumâtres des lacs, mers et vasières en région tropicale.
De couleur bleue et en forme de spirale (0,2 à 0,3 mm), elle a la capacité de faire la photosynthèse et colore en vert les eaux où elle se développe. Mais au delà de ces critères de reconnaissance, c'est aussi un micro-organisme à haute valeur protéique et vitaminique qui possède à la fois des protéines, vitamines, sels minéraux, glucides, pigments, oligo éléments et acides gras. Cette composition exceptionnelle le référence comme l'aliment le plus riche en protéines actuellement connu, soit 60 à 70% de son poids sec, et comme une bénédiction face aux problèmes récurrents de la malnutrition.
C'est pourquoi ses propriétés sont exploitées depuis la nuit des temps par les Kanembou qui la récoltent au bord du lac Tchad. Affichant une bonne santé quotidienne, cette constatation dans un des pays les plus pauvres du monde interpella rapidement les scientifiques avides de percer le secret de l'algue.
En effet, de nombreuses associations à travers le monde n'ont pas hésité à s'intéresser de près à cette richesse de la nature. Parmi elles, l'association Antenna Technologies a mis en avant des essais cliniques prometteurs démontrant qu'une dose quotidienne de 1 à 3 g pendant 5 à 6 semaines suffit à guérir un enfant souffrant de malnutrition grave. De plus, c'est une ressource complétement naturelle, facile à cultiver et à récolter à moindre coût. D'une utilisation simple et très digeste, elle peut se consommer fraîche, crue ou cuite, réduite en poudre après séchage ou encore en pastille à croquer. Elle se mélange aux autres aliments en venant compléter la ration protéinique et vitaminique. Sa saveur douce à l'état naturel rappelle celle du poisson séché après traitement de conservation, ce qui lui donne un goût particulièrement adapté aux papilles africaines !
Un marché pour l'occident
Si la spiruline requinque les petits africains ou encore les amérindiens, elle passe aussi facilement les frontières des pays développés pour une utilisation antagoniste : alimenter le marché des régimes amaigrissants. Ce produit naturel, oublié depuis des décennies, connaît un renouveau quasi planétaire. Ainsi, 3 000 tonnes sont consommées par an, dont la moitié proviennent de la République populaire de Chine. La France y tire également des bénéfices à travers les fermes de production ou les organismes revendeurs qui vont même jusqu'à proposer une plaquette de chocolat aux éclats de spiruline ! Un gadget qui doit faire rire nos voisins africains.
La spiruline ne nécessite ni traitement, ni cuisson, n’entraîne aucune pollution et réunit les qualités nutritionnelles et économiques idéales. De tous les aliments connus, elle est l'une des meilleures solutions pour l'avenir de l'alimentation, la préservation de la santé et la sauvegarde de l'environnement. Reste aujourd'hui a maitriser correctement son exploitation et sa distribution pour qu'elle soit bénéfique aussi bien à la nature qu'à l'homme.
Coraline Klein
notre-planete.info
23/09/2008