Burkina Faso - Science & Santé
Climat : pollueurs et pas payeurs ?La carte postale est plutôt triste, la coïncidence ne l’est pas
moins. C’est au milieu d’une ville parsemée de ruines et de camps de
sinistrés que s’est tenu, du 9 au 11 octobre, le 7e Forum mondial pour
le développement durable.
Réunis à Ouagadougou pour élaborer une position commune en vue de la
conférence de Copenhague sur le climat(du 7 au 18 décembre), les participants, dont six chefs d’État (Bénin,
Burkina, Centrafrique, Congo, Mali, Togo) et Jean Ping, le président de
la Commission de l’Union africaine, ont pu constater l’étendue des
dégâts causés par les
inondations catastrophiques du 1er septembre dernier dans la capitale burkinabè.
Le ton grave, Salifou Sawadogo, le ministre burkinabè de
l’Environnement, qui organisait la rencontre, a réclamé au nom de
l’Afrique une première enveloppe de 65 milliards de dollars
(44 milliards d’euros) aux pays développés, en espérant que ces
derniers, qui sont les principaux pollueurs, assumeront leurs
responsabilités.
Mais à deux mois de la conférence de Copenhague, le clivage Nord-Sud
ne s’atténue pas. D’un côté, le montant de l’aide que les pays riches
pourraient consentir est incertain. De l’autre, les pays en
développement rechignent à prendre des engagements chiffrés sur leurs
futures émissions de gaz à effet de serre. Or ces engagements sont
indispensables pour déterminer le montant de l’aide.
Enfin, ces pays peinent à convaincre de leur réel engagement dans la lutte contre le réchauffement de la planète. «
Le débat sur les financements ne
doit pas faire oublier que de nombreuses adaptations au changement
climatique peuvent d’ores et déjà être réalisées à faible coût. Même
sans prendre en compte ce changement, il suffit de peu pour améliorer
la situation des populations », souligne Raphaël Billé, directeur de
programme à l’Institut du développement durable et des relations
internationales (Iddri).
JEUNE AFRIQUE